L'art de vivre à la Française

Samedi 18 Mai : Cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky / Café Pouchkine

L’apparition d’une église russe à Paris est étroitement liée, comme dans la plupart des pays, à l’échange de missions diplomatiques. Les relations entre la France et la Russie remontent au XIe siècle, au temps où Anne de Kiev, fille de Iaroslav le Sage épouse Henri Ier roi de France (1051).Il n’y a néanmoins pas de représentations permanentes jusqu’à la visite de Pierre le Grand en France, en 1717. Des relations diplomatiques plus étroites sont alors établies et une ambassade permanente est ouverte, auprès de laquelle pourtant il n’y aura pas encore systématiquement d’église. Il faudra attendre le décret du tsar Alexandre I du 12 février 1816 sur l’établissement d’une église de confession gréco-russe auprès de la mission diplomatique à Paris. Ce sera le début de l’existence ininterrompue d’une église russe à Paris.

La première pierre fut posée solennellement le 3 mars 1859 et les travaux sont achevés en août 1861. Consacrée à saint Alexandre Nevsky, la cérémonie de la dédicace fut célébrée par Mgr Léonce, le 30 août (ancien style) soit le 11 septembre 1861, jour de la translation des reliques du saint de Vladimir à Saint Petersbourg (1724).

Le 7 juin 1867 ; après avoir échappé la veille à un attentat au Bois de Boulogne, l’empereur Alexandre II et son épouse l’impératrice Marie en visite officielle en France, assistent à un Te Deum dans la cathédrale.

Le 5 octobre 1896 Nicolas II et la famille impériale sont en visite à la cathédrale Saint-Alexandre-Nevski. Les portes dorées de l’iconostase se sont ouvertes. Tête nue, l’archiprêtre Wassilieff, tenant la croix, s’est tourné face à la Sainte Table, tandis que le diacre récite la prière de longévité et de prospérité de Leurs Majestés : “Prions pour notre très pieux et tout puissant Empereur Nicolas Alexandrowitch de toutes les Russies. Que Dieu lui accorde la puissance, la victoire, le maintienne en paix et en santé, le couvre de sa divine protection contre tous ses ennemis et lui accorde de longues années de règne !” Le choeur par 3 fois répond : “Mnogoé Leta” (Longue vie au Tsar).

Le couple impérial s’est aussi rendu à Notre-Dame. Arrivés au Trésor, l’archevêque de Paris fait un geste de belle fierté et ajoute : “Toute l’Histoire de France revit ici, Sire, depuis saint Louis jusqu’à ce jour” et l’on montre aux Souverains les précieuses reliques : le clou qui troua la main de Notre-Seigneur, la couronne qui ensanglanta son front, un bout de la vraie Croix. L’Empereur, silencieux, les contemple, le corps penché et la tête inclinée, ainsi que dans la prière…

A l’issue de la révolution, on estime que la population russe disséminée à l’extérieur de la Russie représente deux ou trois millions de personnes. Une part importante de cette « Russie hors frontières » s’est regroupée en Europe occidentale et l’église devient le centre non seulement de la vie spirituelle mais aussi sociale de l’émigration. Tous ceux qui ont trouvé asile en France s’y pressent pour y trouver réconfort et prières après avoir subi les affres de la révolution. Nombreux sont ceux parmi les nouveaux arrivants qui espèrent y retrouver des proches ou des compagnons d’arme.

Rédigé à partir de la documentation publiée par la paroisse et notamment de la brochure « Description et résumé historique » éditée à l’occasion du 100e anniversaire.

http://www.cathedrale-orthodoxe.com/cathedrale/historique/

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