L'art de vivre à la Française

Notre-Dame de Paris : Joyeuses Pâques

La beauté du christianisme porte le peuple, croyant ou non, vers les cimes de la contemplation. On reste en admiration devant ces oeuvres créées à la gloire de Dieu : tableaux, statues, musiques, chants, liturgies ou églises sont les signes extérieurs de richesse spirituelle profonde. Notre-Dame de Paris s’est embrasée aussitôt Notre Coeur a saigné dans cette Semaine Sainte où le fils de Notre-Dame a versé son sang pour nous sauver. Tels les compagnons, bâtisseurs de cathédrales, nous sauverons la citadelle dédiée à sa Mère en prenant conscience de la fragilité de notre héritage, affermissant notre foi, notre “belle Dame” de 850 ans sera, à nouveau, le coeur de la Cité. Mais que serait une cathédrale reconstruite sans ses fidèles ?

Dans son homélie du 16 juin 2015 à l’occasion de la dédicace de Notre-Dame, le Cardinal André Vingt-Trois avait rappelé « Aussi, frères et sœurs, nous sommes attachés à nos églises de pierres, mais surtout au corps du Christ ressuscité qui les habite et qui leur donne leur densité humaine. Cet attachement n’est pas simplement de l’ordre du souvenir ou de l’esthétique, c’est vraiment la conviction que nos églises sont le sacrement de la présence de Dieu au milieu des hommes, comme notre cathédrale est un signe de la présence de la foi au cœur de la Cité, comme chacun et chacune d’entre nous est appelé à devenir un témoin de cette foi par les œuvres qu’il accomplit dans la puissance de l’amour. »

O felix incendium, pourrait-on dire en paraphrasant le chant de l’Exsultet de la Vigile pascale, quod talem ac tantam meruit habere ecclesiam. Heureux incendie, qui nous a valu une telle église. N’avons-nous pas vu le Père Jean-Marc Fournier, aumônier des sapeurs-pompiers, membre de l’Ordre du Saint-Sépulcre, traverser la pluie de feu pour aller sauver au péril de sa vie la Couronne d’épines et le Saint-Sacrement. Son témoignage sur son action héroïque devrait faire la une des journaux tellement elle est irréelle et contraire à la doxa : “Je récupère Jésus et je bénis avec les Saint-Sacrement la cathédrale. C’est un acte de foi. Je demande à Jésus – que je crois réellement présent dans ces hosties – de combattre les flammes et de préserver l’édifice dédié à sa mère. Cette bénédiction coïncide avec le début d’incendie dans la tour nord et en même temps son extinction ! Sans doute la Providence…les deux beffrois sont sauvés.”

Autre signe du Ciel, après la nuit ténébreuse, La Lumière a jailli aux aurores au milieu des décombres. On y a retrouvé le coq de la flèche détruite. Il était notre “paratonnerre spirituel” chargé de nous protéger avec ses reliques, les 2 saints patrons de Paris : Saint-Denis et Sainte-Geneviève ainsi qu’un fragment de la Sainte Couronne d’épines du Christ rapportée par Saint Louis en 1239. Quant à la croix, comme annonciatrice de la Résurrection du lieu et du Christ Sauveur, elle brillait au dessus de la célèbre pietà commandée par Louis XIV selon le vœu de son père Louis XIII qui avait consacré son Royaume à Sa”Majesté divine”, la Sainte-Vierge. Dès lors, depuis le 15 août 1638, on parle de “Regnum Galliae, Regnum Mariae. le Royaume de France est le royaume de Marie”. Deo gratias, l’Espérance est en nous.

Joyeuses Pâques, Christ est vivant.

Nicolas Chotard,

Président des Lys de France.

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