Le 15 avril 2019 nous étions nombreux à l’inauguration de la réouverture des Grands Appartements de la Reine, et après restauration, celle de la chambre de Marie-Antoinette du château de Versailles, ce coup d’éclat permanent dans toute sa splendeur retrouvée réjouissait les visiteurs d’un soir jusqu’au moment où apprenant l’incendie de Notre-Dame, les yeux se sont rivés sur les portables pour voir le sinistre se propager. Ainsi, pendant que le Trône brillait de mille feux, l’Autel brûlait d’un feu d’enfer, l’Eglise vivait sa Passion en ce lundi saint.
Grâce au génie français, à nos artisans d’excellence, à une volonté politique et à un soutien populaire et universel, qui est aussi la signification du terme « catholique » (« destiné au monde entier »), Notre-Dame de Paris a pu renaître de ses cendres et redevenir un lieu de culte. La cathédrale s’est enrichie de 3 nouvelles cloches de consécration, les deux petites portent les noms de « Chiara » (en hommage à la Bienheureuse Chiara Badano (1971-1990) et de « Carlo » (en hommage au Bienheureux Carlo Acutis (1991-2006), la troisième est celle des Jeux Olympiques, comme le souligna Monseigneur Olivier Ribadeau Dumas, recteur-archiprêtre de la cathédrale Notre-Dame de Paris : “Les cloches sonnaient lors de la victoire des athlètes. Aujourd’hui, la deuxième vie de cette cloche, c’est pour célébrer la victoire de la Lumière sur les ténèbres. Ces cloches sonneront au moment le plus important de la messe qu’on appelle la consécration, elles célébreront vraiment cette victoire de l’Amour, comme l’ont aussi montré les Jeux olympiques.“
Les Jeux Olympiques ont été l’occasion de mettre en valeur notre patrimoine culturel en particulier avec l’équitation dans les Jardins d’André Le Nôtre au Château de Versailles, le marathon avec son arrivée à l’ombre de la croix du dôme des Invalides ou le cyclisme avec ses coureurs s’élevant vers la basilique du Sacré-Cœur et de fêter les exploits sportifs notamment les 5 médailles du « Roi Léon ». Malheureusement, il y eut aussi un côté obscur avec la cérémonie d’ouverture. Pour la première fois dans l’histoire des Jeux Olympiques on a mis en lumière l’obscurantisme, la période de la Terreur illustrée par une Marie-Antoinette décapitée interprétant une chanson révolutionnaire porteuse de haine et de violence.
Le 25 décembre 1792, à la Tour du Temple, Louis XVI rédigeait son Testament «… Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardent, les mauvais traitements et les gênes dont ils ont cru devoir user envers moi. J’ai trouvé quelques âmes sensibles et compatissantes : que celles-là jouissent dans leur cœur, de la tranquillité que doit leur donner leur façon de penser !…. Je finis en déclarant devant Dieu, et prêt à paraître devant lui, que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancés contre moi. » La qualité de sa rédaction illustre les capacités intellectuelles du roi, qui pourtant, le 25 décembre 2024 ont été contestées, une nouvelle fois, par la sortie du film « Le déluge ». Si le mérite du film est de présenter la famille royale prisonnière dans les cachots de la Tour du Temple, qu’on a représenté en palais somptueux et confortable, on entretient toujours le mythe d’un roi benêt et on invente de nouvelles affabulations comme celles d’une famille royale qui se prenait pour des dieux, d’une Madame Elisabeth revêche ou d’une Marie-Antoinette qui se donna à son geôlier.
Lors de notre dernière manifestation, le 5 novembre 2024, au Cercle de l’Union Interalliée, Emmanuel de Waresquiel a donné une conférence sur le thème “La Révolution et ses imaginaires“, ce film en est une illustration. Aussi, face aux mensonges et au crépuscule de l’intelligence, notre association, société savante, trouve toute sa légitimité dans son œuvre culturelle de défense de la vérité historique.
À l’aube de la nouvelle année, je vous adresse mes meilleurs vœux.
Nicolas Chotard,
Président des Lys de France |