L'art de vivre à la Française

Catégorie : Éditos

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La Pentecôte

La Pentecôte de Jean-Baptiste Jouvenet, œuvre commandée par Louis XIV pour la voûte de la tribune de la Chapelle Royale de Versailles.

Le baptême de Clovis vers 496 sera l’acte fondateur de l’entrée de la France dans la civilisation chrétienne. Puis au Moyen-Âge, viendra le temps des baptiseurs de cathédrales avec leurs flèches qui font lever les yeux et monter les âmes vers les Cieux. La piété s’impose au royaume des lys. À Domrémy, une bergère entend les voix célestes de l’archange saint Michel, sainte Catherine et sainte Marguerite. Avant d’entreprendre sa merveilleuse épopée et mission de conduire le “gentil dauphin” à Reims, la frêle mais courageuse jeune femme de 17 ans traverse sa Lorraine natale occupée pour aller se recueillir à Saint-Nicolas-de-Port devant la relique de saint Nicolas, il sera son saint protecteur.

 

La France est bel et bien « Fille ainée de l’Eglise », le Ciel veille sur sa destinée. Le 3 novembre 1637, la Sainte Vierge apparait au Frère Fiacre, augustin de Montmartre. Elle lui annonce qu’un  héritier au Trône de France naîtra à l’issue des trois neuvaines de prières qui devront être réalisées à Notre-Dame de Grâces de Cotignac, à Notre-Dame de Paris et à Notre-Dame des Victoires à Paris. La dernière se termine le 5 décembre 1637 : 9 mois plus tard, le 5 septembre 1638 au château de Saint-Germain-en-Laye Anne d’Autriche donne naissance à Louis Dieudonné. Le 20 février 1660, Louis XIV se rend en pèlerinage à Cotignac remercier la Sainte Vierge du don de sa naissance. La dernière œuvre du “Roi Très chrétien” sera la construction de la Chapelle Royale, chef d’oeuvre de beauté.

 

Cette fabuleuse chrétienté vivante millénaire sera interrompue au XVIIIe siècle, détrônée par les idées nouvelles, matrice de la nouvelle société dépourvue de Dieu. En 1777, Joseph II se rend à Versailles, jadis l’empereur du Saint-Empire Romain germanique se serait arrêté à Senlis à la collégiale royale Saint-Frambourg (Saint-Fraimbault) édifice fondé vers 500 par Hugues Capet et se serait agenouillé devant les saintes reliques de la Passion, mais l’adepte des Lumières, préférera aller au village voisin d’Ermenonville y rencontrer, non pas son Seigneur, mais son idole Jean-Jacques Rousseau. Le parc du philosophe devient un lieu de “pèlerinage”, on peut y croiser Mirabeau, Robespierre et en 1780, Marie-Antoinette y trouve l’inspiration de son Hameau de la Reine.

 

Depuis la Guerre d’indépendance américaine en 1776, le monde est entré dans une ère nouvelle, le roi semble l’ignorer ou le sous estimer en convoquant les Etats Généraux faisant alors entrer “les loups dans la bergerie”. Le 4 mai 1789, l’assemblée s’ouvre par une procession puis une messe du Saint-Esprit, mais l’Esprit-Saint est impuissant quand le ver est dans le fruit avec des députés acquis aux idées nouvelles. Certes son vicaire bénira l’assistance mais probablement sans la bénédiction du Très-Haut qui verra sa Maison fermée au culte, la suppression du calendrier chrétien et la persécution des religieux suivant la maxime de Voltaire « d’écraser l’infâme ».      

Notre civilisation chrétienne, trésor d’humanité, est bien fragile et ne peut pas aller à l’encontre d’une société contestant l’ordre social chrétien depuis plus de deux siècles.    

Bonne fête de Pentecôte      

Nicolas Chotard,

Président des Lys de France.

L’ordre de Saint-Michel est un ordre de chevalerie fondé en 1469 par Louis XI, son siège était au Mont-Saint-Michel. Sa fête est le 29 septembre, jour des anges, saint patron du royaume de France, aboli à la Révolution française il devient un ordre dynastique de la branche aînée des Bourbons. Depuis 1929, il n’y eu que 10 récipiendaires.

Canonisation de Charles de Foucauld et de Marie Rivière

Edito du 17 mai 2022

Saint Charles de Foucauld

né le 15 septembre 1858 à Strasbourg

assassiné le 1er décembre 1916 à Tamanrasset (Algérie française)

        Déjà béatifié comme son arrière-grand-oncle l’abbé Armand de Foucauld de Pontbriand, assassiné aux Carmes lors des Massacres de Septembre 1792, Charles de Foucauld vient d’être canonisé à Rome par le Pape François, un miracle en Anjou lui ayant été attribué. Lors de travaux de restauration de la chapelle du lycée catholique Saint-Louis, le charpentier après avoir fait une chute de 15 mètres, s’était relevé sans la moindre contusion. On était le jour du centenaire de la mort de Charles de Foucauld et l’accident avait eu lieu sur la paroisse de Saumur Charles-de-Foucauld.

       Ordonné prêtre, le Père de Foucauld s’installe en 1901 comme ermite à Béni Abbès en Algérie, un territoire non rattaché aux départements français d’Algérie mais soumis à l’administration militaire. Il y construit une « Khaoua » (fraternité), composée d’une chambre d’hôte, d’une chapelle, et de trois hectares de potager. Croyant l’esclavage aboli depuis 1848, il découvre une toute autre réalité. Charles écrit alors au Père Abbé de Notre-Dame des Neiges : “Sous la protection et avec l’approbation du gouvernement français, l’esclavage fleurit ici comme au premier siècle de l’ère chrétienne; c’est horrible ! Que dois-je faire devant cette horreur ? Conseillez-moi !” Ses premières initiatives seront alors de racheter les esclaves, comme l’avait fait au XVIIè siècle par acte notarié le sieur de Trubert, commissaire général de la Marine sous Louis XIV avec le rachat au dey d’Alger d’esclaves français victimes de rapts lors de la traite arabo-musulmane.

       Dans sa correspondance on peut lire : “Qu’un esclave se sauve, on permet au maître de se lancer à sa poursuite et de le ramener de force. Qu’un esclave se rende au Bureau de l’Administration française en disant qu’il désire jouir de la liberté qu’ont en France, en Algérie, tous les hommes, on le rend à son maître, qui l’emmène de force… L’esclavage ici est particulièrement injuste : très peu d’esclaves sont fils d’esclaves. Presque tous sont des enfants volés (de cinq, dix ou quinze ans), volés soit au Soudan, soit au Touat…Quelques cavaliers partent d’ici, vont au Touat, s’embusquent près d’un village, et quand femmes et enfants sortent pour aller au bois, tombent sur eux, les emmènent et les vendent au retour. Voilà l’origine de la plupart des esclaves de la Saoura…C’est non seulement l’esclavage, c’est le vol des enfants, le rapt de toutes personnes que sanctionne ici l’autorité française…

       Visionnaire il écrit à son ami Fitz-James en souhaitant qu’il parvienne à alerter Albert de Mun, député Légitimiste, initiateur du catholicisme social : “Puisse-t-il réveiller les consciences, si endormies qu’elles semblent mortes ou faussées, de tant de français. Dans 50 ans, l’empire colonial français Nord-Ouest africain, peuplé de 60 millions d’habitants sera en plein progrès matériel, sillonné de chemins de fer, peuplé d’habitants rompus au maniement e nos armes et habitués à notre discipline, dont l’élite aura reçu l’instruction dans nos écoles. Si nous n’avons pas su nous attacher ces peuples, ils nous chasseront. Non seulement nous perdons tout notre empire africain, mais il deviendra à quelques heures de mer de nous, sur l’autre rive de la Méditerranée, un voisin hostile, redoutable et barbare“.

         Le saint prêtre est assassiné dans des circonstances troubles, 80 ans plus tard, le 21 mai 1996, les sept moines trappistes de Tibhirine versent à leur tour le sang des martyrs sur cette terre qui avait vu naître saint Augustin au IVe siècle.

 

                                   Outre Charles de Foucauld, le Pape François a aussi canonisé la bienheureuse Marie Rivier (1768-1838)

       Sous la Révolution française, alors que la Constituante a fermé les couvents et les monastères et que la loi du 6 avril 1792 a supprimé les Congrégations, Marie Rivier transgresse cette loi républicaine dépourvue de toute légitimité et fonde clandestinement la sienne avec 4 Soeurs. En 1801, sous un ciel plus clément de paix religieuse, la Congrégation des Sœurs de la Présentation de Marie reçoit l’approbation de l’évêque de Vienne. Mais il faudra attendre la Restauration monarchique et une ordonnance royale de Charles X en 1830 pour qu’elle soit autorisée juridiquement à exercer ses activités dédiées à l’éducation chrétienne de la jeunesse, de la protection des femmes et de l’enfance (le premier orphelinat ouvrira le 21 novembre 1814).

Nicolas Chotard,

Président des Lys de France.

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