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Dans le diocèse de Pamiers, Couserans et Mirepoix (Ariège) on prie les Bienheureux Martyrs d’Angers. En 1793 et 1794, il y a eu plus de 2 000 fusillés. L’Église reconnaîtra 99 Martyrs (12 prêtres, 3 religieuses, 4 hommes et 80 femmes).
Le 16 octobre 1793, la reine Marie-Antoinette est conduite à l’échafaud. Sanson, le bourreau, après avoir assuré la sale besogne, saisit la tête par les cheveux, la brandit à la foule et crie : « Vive la République ! » Le même jour, dans un décret, la Convention invite les communes à changer « les noms qui peuvent rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou de la superstition » L’utopie révolutionnaire, comme tous les totalitarismes, a cette volonté de déchristianiser la société afin de former « l’Homme nouveau ». Ainsi, au pays Basque, près de Bayonne la commune de Saint-Esprit, fondée par les moines de l’Ordre des Hospitaliers du Saint-Esprit, est devenue la commune de « Jean-Jacques Rousseau », l’homme des Lumières symbolisant ces idées nouvelles déchristianisées.
Mais face à cette tyrannie, les Chouans et les Vendéens, avec le Sacré-Cœur en scapulaire, se lèvent et relèvent l’étendard de l’Espérance. La paix ne se fera pas sans le rétablissement du catholicisme. Le 15 juillet 1801 Joseph Bonaparte, frère ainé du « Fils de la Révolution » signe alors le traité de concordat réglant les rapports entre l’État français et l’Église catholique. Dans son prolongement, le 23 août 1801, un arrêté met fin à l’usage des noms révolutionnaires en exigeant que les communes reprennent les noms figurant dans les tableaux officiels de division du territoire. À la Restauration, l’ordonnance de Louis XVIII du 8 juillet 1814 entérinera définitivement le retour aux noms d’avant 1790.
Comme on le sait, l’histoire de Paris se confond avec celle de Sainte-Geneviève et pour les sportifs, depuis 1970, avec celle de Saint-Germain. Quel supporter accepterait la toponymie révolutionnaire et républicaine de Paris-Montagne-du-Bon-Air au lieu de Paris-Saint-Germain (en-Laye) ? Qui irait passer ses vacances à Héraclée et à Glanum ? Saint-Tropez et Saint-Rémy-de-Provence, les noms originaux, font un peu plus rêver. Nos saints sont partout, sur nos tables (avec Saint-Nectaire, Saint-Yorre, Saint-Emilion, Nuits-Saint-Georges…), dans notre industrie florissante (Saint-Maclou, Saint-Gobain…), dans notre vie sentimentale (Saint-Valentin), dans nos loisirs (Foires de la Saint-Martin, de la Saint-Fiacre, de la Saint-Denis, de la Saint-Simon…). À la Toussaint, « la fête de tous les saints », nous les prions en chantant les litanies des saints. Ils sont particulièrement vénérés, quand nous entrons dans une église nous aimons déposer une petite bougie à un saint protecteur souvent auréolé d’ex-votos témoins d’une grâce reçue.
Dieu merci la République de 2025 n’est plus celle de 1793 même si les gardiens de principes de la Révolution française demeurent actifs. On a pu le constater au début du mois d’Octobre avec le Conseil Supérieur de l’Éducation qui recommandait de « laïciser » les noms des vacances scolaires de la Toussaint et de Noël comme en 1793…sous la Terreur ! Ne devrait-il pas aussi demander au ministère de l’Éducation nationale de revoir l’enseignement de la langue anglaise qui enfreint la laïcité en traduisant Noël par Christmas, étymologiquement Cristes maesse (« la messe du Christ« ). Mais, Dieu merci aux États-Unis, le Père Noël n’est pas prophète en son pays. L’invention publicitaire de Coca-Cola est en effet traduit par le nom du légendaire Saint-Nicolas : « Santa Claus ».
« Montjoie ! Saint Denis ! »
Bonne fête de la Toussaint.
Nicolas Chotard,
Président des Lys de France. |