L'art de vivre à la Française

On croit l’histoire figée dans le passé alors qu’au contraire elle est constamment présente dans notre quotidien, l’ignorer peut conduire à un désastre. Il en a été ainsi à Mayenne avec la programmation du Bal des Ardent(e)s dans l’ancien couvent de la Visitation.

L’ancien couvent des Capucins, de 1606 à 1a Révolution Française qui les avait chassé, avait accueilli les Soeurs à la Restauration en 1818. À cette époque Louis de Hercé, maire de Mayenne, s’était investi pour la venue des moniales leurs demandant de se charger de l’instruction des enfants pauvres. En 1793, lors du passage de l’Armée Catholique et Royale Louis de Hercé avait rejoint les vendéens et les chouans combattant alors le totalitarisme révolutionnaire. Il était aussi l’oncle de Mgr de Hercé, dernier évêque de Dol, fusillé en 1795 par les Républicains lors du débarquement des émigrés à Quiberon. Aujourd’hui, la principale place de Mayenne porte le nom de ce glorieux maire. L’année dernière on y inaugurait une plaque « Site historique Grimaldi de Monaco » en présence du prince Albert II de Monaco, duc de Mayenne.

La municipalité s’était portée acquéreur du couvent en 1998 après avoir passé un contrat moral avec les Soeurs : « Ce qui est certain c’est que nous avons pris des engagements avec les Soeurs, nous avons un contrat moral à respecter et nous y sommes très attachés. Autrement dit pas question de faire ici tout et n’importe quoi. Des relations assez extraordinaires ont été tissées entre les religieuses et la municipalité, l’assurance a été donnée aux Soeurs que le monastère serait maintenu en bon état, entretenu, qu’il ne tomberait pas entre les mains de promoteurs et que l’esprit des lieux serait maintenu, cela leur a permis de partir avec plus de sérénité, rassurées, on ne reviendra pas là-dessus. » (Courrier de la Mayenne, 01/10/1998)

Jean-Pierre Le Scornet, maire de Mayenne, qui avait assisté aux funérailles d’Yves Floch, secrétaire-général de la Chouannerie du Maine et ancien imprimeur en France d’Alexandre Soljenitsyne, celui qui avait déclaré en 1993 : « Aujourd’hui les dissidents sont à l’Est, ils vont passer à l’Ouest », en fit l’expérience. Grâce aux réseaux sociaux, des chrétiens convaincus ont dénoncé ce projet abject en rappelant le contrat moral pris par « l’ancienne » municipalité avec les Soeurs tout en soulignant que même si le site est désacralisé, notion purement religieuse, dans une société civilisée on ne danse pas sur des tombes, celles des Soeurs supérieures situées dans la crypte dont l’accès est par le cloître où le dancefloor thérapeutique devait avoir lieu mais aussi celles des capucins. Lors de son achat, Michel Angot, secrétaire-général de la mairie, et futur maire, avait précisé que « les 57 sépultures des Capucins se trouvent à l’intérieur de la communauté dont on ignore la position » (aujourd’hui encore).

L’ordre public n’étant plus garanti, le maire a été contraint d’annuler l’événement.

Le 3 décembre 1998, Jean-Pierre Le Scornet, chef de cabinet du maire (aujourd’hui maire), déclarait à Ouest-France : « La vocation future de l’édifice sera certainement en adéquation avec son objet initial« (sic !)

Les défenseurs du Bal des Ardent(e)s contestent toute représentation diabolique évoquant un « bouffon » d’un spectacle familial ouvert aux enfants à partir de 10 ans.

Pour se faire sa propre opinion encore faut-il connaître l’histoire du Bal des Ardents, une tragédie de 1393 relatée par le site « Fêtes d’Autrefois » Bal des Ardents (historique) – Cliquez ICI

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