Depuis le 8 septembre, jour de la Nativité de la Vierge Marie jusqu’au 15 août 2025, en la fête de l’Assomption, Notre-Dame de Chartres célèbre le millénaire de la plus longue crypte de France. Un anniversaire quasi miraculeux car par cinq fois, la belle Dame de pierres et de verres a failli disparaître. Les guerres de religion, la Révolution, les incendies l’ont endommagé mais à chaque fois la volonté politique et la ferveur populaire ont relevé cet écrin de la Chrétienté pour que les fidèles et les générations futures puissent continuer à aller à la rencontre du Christ-Roi par sa mère, la Sainte Vierge.
La cathédrale renferme un trésor inestimable : le Voile de la Sainte Vierge. En 876, le roi Charles II le Chauve en a fait don à la cathédrale, Charlemagne, son grand-père, l’avait reçu en présent de l’impératrice Irène de Byzance, impératrice du Saint-Empire romain d’Orient à Constantinople. En 911, sous le règne de Charles III le Simple, les Vikings assiègent Chartres. On raconte que face à cette situation désespérée on s’en remit à la protection du Voile qu’on hissa en étendard. Les catholiques galvanisées mirent alors en fuite les assaillants. On garda ensuite précieusement la sainte relique dans un coffre.
En 1194, un incendie ravage la cathédrale, on croit le Voile disparu à jamais. Mais trois jours plus tard, les sauveteurs viennent au secours des religieux réfugiés dans la crypte, ils avaient eu le temps d’emporter avec eux le reliquaire marial. En 1594, Reims étant occupée par la Ligue, ses adversaires, Henri IV, « chef de la sacrée tige de S. Louys », est sacré à Chartres. Le roi catholique demande à voir le Voile, malheureusement son souhait n’est pas exhaussé, la clef du coffre reste introuvable.
Aux heures sombres de la Révolution française, les vandales ne perdent pas leur temps avec cette bagatelle, le coffre est forcé et le Voile morcelé. La politique de déchristianisation et l’impiété s’abattent sur le royaume des Lys : l’abbaye de Cluny est transformée en une carrière de pierres, les cloches sont fondues pour faire des canons et les églises deviennent des Temple de la Raison. On doit la préservation de la cathédrale au beau-frère du général Marceau le conventionnel Sergent-Marceau alors qu’un an plus tôt il avait été impliqué dans les Massacres de Septembre 1792. Se serait-il repenti ou éprouvé une certaine contrition, Dieu seul le sait.
Nicolas Chotard,
Président des Lys de France
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