Dimanche 18 Mai 2025
10 h – 12 h
Hôtel des Ventes du Château
13 avenue de Saint-Cloud
78000 Versailles
Ce dessin, d’apparence simple mais bouleversant, représente Louis-Charles de France, plus connu sous le nom de Louis XVII. On y voit l’enfant royal aux cheveux coupés courts depuis l’été 1793, vêtu d’une chemise blanche, esquissé d’un trait rapide et délicat. Ce portrait, attribué à sa mère Marie-Antoinette, est accompagné d’une inscription touchante au bas de l’image : « Dessiné par sa Malheureuse mère » (Malheureuse est juxtaposé sur Mère) Ce dessin aurait été réalisé durant les sombres heures de la Révolution française, après la chute de la monarchie. Louis-Charles, né en 1785, est le deuxième fils de Louis XVI et Marie-Antoinette. Il devient Dauphin en 1789, à la mort prématurée de son frère aîné, alors que le royaume entre dans une période de bouleversements profonds. À peine âgé de quatre ans, il porte déjà le poids d’un avenir incertain. Ce portrait prend une valeur d’autant plus poignante que Louis XVII, laissé seul dans une cellule, est soumis à l’isolement, à la maltraitance et à l’abandon. Il meurt à peine deux ans plus tard, en 1795, à l’âge de dix ans, dans des conditions misérables, victime de la tuberculose. Ainsi, ce dessin ne se réduit pas à une simple esquisse : il devient un précieux vestige du lien déchirant entre une mère et son fils, arrachés l’un à l’autre dans le fracas de l’Histoire. De très rares exemples de portraits de Louis XVII de cette époque sont connus en particulier son portrait attribué à Greuze et provenant de la collection du baron Mayer de Rothschild vendu chez Sotheby’s en 1977.
Ce dessin, attribué à Marie-Antoinette, a été conservé dans la collection du Baron et de la Baronne de Pierres, figures proches de l’Impératrice Eugénie. Jane Thorne (1821-1873), Baronne de Pierres, fut l’une des dames de compagnie les plus fidèles de l’Impératrice, elle apparaît notamment dans un tableau de Franz Xaver Winterhalter, reproduit en illustration. Son époux, le Baron de Pierres (1818- 1876), Premier écuyer de l’Impératrice et député de la Mayenne, appartenait lui aussi au cercle intime du couple impérial. L’Impératrice Eugénie nourrissait une véritable fascination pour Marie-Antoinette, dont elle collectionna les effets personnels avec une dévotion marquée.
Médaillon contenant une mèche de cheveux blancs de Marie-Antoinette. Ce médaillon a été démonté pour récupérer le billet manuscrit à la plume plié et replié à l’intérieur et portant l’annotation : « Cheveux de Marie-Antoinette Reine de France ils m’ont été donnés par un procureur de la Commune chargé d’inspections de la prison du Temple à l’époque où cette malheureuse y était détenue ».
Durant la nuit précédant son exécution, le 16 octobre 1793, les cheveux de la reine ont blanchi, elle n’avait que 36 ans.