Lors de la réception au Yacht Club de France, les musiciens nous avaient donné un avant goût de la finale de la Ligue des Champions. En effet, ils ont joué du Haendel, le compositeur de Zadok the Priest, un hymne composé en 1727 pour le couronnement du roi George II, roi de Grande-Bretagne et d’Irlande et aujourd’hui générique des retransmissions télévisées. Les paroles ont été modifiées, on n’entend plus la version originale : « Dieu sauve le Roi, longue vie au Roi, que le Roi vive pour l’éternité ! Amen Alléluia ! » mais une version déchristianisée et d’une pauvreté linguistique « Ce sont les meilleures équipes…l’évènement principal, les maîtres,…les champions. »
À son origine le football est, comme l’escrime ou l’équitation, un sport aristocratique. En 1848, sous l’ère victorienne, Henry de Winton et un groupe de camarades de l’Université de Cambridge écrivent le règlement du jeu de football. À la fin du XIXe ce nouveau sport débarque au Havre et à Paris. Si l’Olympique de Marseille est créé en 1899 par le lorrain René Dufaure de Montmirail, il faudra attendre 1970 pour voir la naissance du Paris Saint-Germain, résultat de la fusion de deux clubs, l’un situé à Paris et l’autre à Saint-Germain-en-Laye.
Saint-Germain-en-Laye est la seule ville en France qui porte dans ses armoiries un berceau en souvenir de la naissance de son chef de l’État, le roi Louis XIV, un élément héraldique qu’on ne retrouve nulle part ailleurs : ni à Lille (De Gaulle), ni à Ajaccio (Napoléon), ni à Jarnac (Mitterrand) ni à Rouen (Hollande). Malheureusement en 2013 les qataris ont fait disparaître du logo du PSG le berceau du Roi-Soleil le remplaçant par une simple fleur de lys et ont rétréci à une taille lilliputienne le nom de Saint-Germain. En 2015, le PSG souhaite quitter son centre d’entrainement historique du Camp des Loges, un ancien terrain militaire créé sous Napoléon III en forêt de Saint-Germain-en-Laye. Il est alors envisagé d’acheter le domaine vacant de l’École nationale supérieure agronomique, créée en 1826 par Charles X sous le nom d’Institution royale agronomique de Grignon. Mais les amis de la nature et du patrimoine veillent et refusent l’artificialisation de 300 hectares de terres historiques et agricoles. Médiatisé, le projet est abandonné et le PSG s’en alla sur des terrains vagues à Poissy.
De son « héritage royal », le PSG conserve encore son Parc des Princes, son stade emblématique qui doit son nom à cette ancienne zone forestière du Bois de Boulogne fréquentée par la famille royale. Mais face au refus de la Ville de Paris de vendre son patrimoine inaliénable, le Qatar envisagerait de construire un nouveau stade, un Qatar Stadium. Il ne restera plus alors que l’Olympique de Marseille comme grand club assumant son héritage historique sous la protection de la « Bonne Mère ».
Joyeuse Pentecôte, que cette journée soit lumineuse,
Nicolas Chotard,
Président des Lys de France |