Illustration extraite du beau-livre « Le Sacre du Roi » de Patrick Demouy
Le site de l’Ambassade de France auprès du Saint-Siège rappelle les relations bilatérales : « Peu de pays ont établi des relations aussi riches et aussi anciennes que la France avec le Saint Siège, comme en témoignent le baptême dans la foi catholique de Clovis, en 496, à Reims ; l’accord étroit entre les Papes Étienne II et Léon III et les Rois francs, Pépin le Bref et Charlemagne, au VIIIème siècle ; l’élection de nombreux Papes français au Moyen Âge, depuis Gerbert d’Aurillac, devenu Sylvestre II, « le Pape de l’An Mil » ; la présence de la papauté en Avignon de 1309 à 1377 ; l’importance des grands saints français au sein de l’Église : Saint Louis, modèle du souverain médiéval, Saint Vincent de Paul et Saint François de Sales, figures de la charité du XVIIème siècle, Sainte Bernadette Soubirous et les apparitions mariales de Lourdes, Sainte Thérèse de Lisieux, promue au rang de Docteur de l’Église par la Pape Jean-Paul II le 19 octobre 1997. Il faut également rappeler l’extraordinaire élan missionnaire français à travers le monde aux XIXème et XXème siècles. Ces relations ne furent pas toujours faciles, mais elles demeurèrent toujours denses et ont beaucoup apporté aux deux parties. S’il y eut des ruptures, à la fin du XVIIIème siècle, et entre 1904 et 1921, le schisme fut toujours évité et le cours du dialogue et de la coopération toujours retrouvé. »
Effectivement par gratitude pour son Libérateur, qui avait chassé les Lombards de son territoire, le pape Étienne II vint à Reims le 28 juillet 754 pour sacrer Pépin le Bref, roi et désormais protecteur des États pontificaux. Vers 800, Charlemagne, son fils, se rendit à Rome et pria dans la chapelle où reposait sainte Pétronille. Touché par sa chrétienté, le pape lui fit aimablement donation de la chapelle qui prit le nom de « Capella regum Francorum » (chapelle des rois Francs) et sainte Pétronille devint patronne du royaume de France. En 1483, afin de restaurer la basilique Saint-Jean-de-Latran, Louis XI fit donation de revenus dont ceux de l’abbaye de Clairac. Par reconnaissance le roi de France reçut le titre de premier et unique chanoine d’honneur, une prérogative conservée par le Président de la République. Tous les le 13 décembre, jour anniversaire de la naissance d’Henri IV, une messe est célébrée « pour le bonheur et la prospérité de la France »
Le 10 juin 2013, François déclarait : « La France est une fille aînée de l’Eglise mais peut-être pas la plus fidèle ! » Peut-être pensait-il au gallicanisme qui, à partir du XIVe siècle, organisait l’Église de France de façon autonome ne reconnaissant au pape qu’un pouvoir spirituel. En 1438, ce sera la rupture temporelle avec la Pragmatique sanction de Bourges qui proclamait le roi protecteur de l’Église de France.
Quand survint la Révolution française, le vent tourna, l’Église n’était plus en « odeur de sainteté », bien au contraire il fallait « écraser l’Infâme ». Le 12 juillet 1790 l’Assemblée vota la loi portant réorganisation de l’Église en France dite « Constitution civile du Clergé » Le 14 juillet 1790, lors de la fête de la Fédération en présence de la famille royale le « Diable Boiteux » célébra une messe « pas très catholique » sur « l’autel de la Patrie » ! Avant de promulguer la loi le roi ‘très chrétien » écrivit au pape Pie VI, qui ne s’empressa pas de lui répondre alors que Louis XVI lui était pressé par les représentants de la Nation. Le roi bienveillant signa la loi contre son gré. Roi à la foi ardente, Louis XVI la confessa dans son testament demandant pardon au Seigneur à la veille de son entrée dans son royaume le 21 janvier 1793.
Nicolas Chotard,
Président des Lys de France |