L'art de vivre à la Française

la France et son héritage chrétien

La Nativité par Charles LE BRUN en 1665. Musée du Louvre, Paris.

« Le commencement de l’Évangile est dans ces paroles de l’ange aux bergers : « Je vous annonce; » de mot à mot, « Je vous évangélise, je vous apporte la bonne nouvelle qui sera le sujet d’une grande joie; »  et c’est celle « de la naissance du Sauveur du monde. Quelle plus heureuse nouvelle que celle d’avoir un Sauveur ? » les paroles de Bossuet n’ont pas vieilli. Noël signifie toujours « Jour de naissance » avec ses racines chrétiennes incontestables.

En France, l’histoire de la monarchie et de la chrétienté sont étroitement liées par le Sacre de Reims associant le Trône et l’Autel. Saint-Jean Eudes (14 novembre 1601 – 19 août 1680) dira même à Anne d’Autriche, la mère de Louis XIV : « Je suis certain Madame, que si, Votre Majesté, voulait bien employer le pouvoir que Dieu lui a donné, elle pourrait plus faire, à elle seule pour la destruction de la tyrannie du Diable et pour l’établissement du Règne de Jésus-Christ, que tous les prédicateurs et missionnaires ensemble. » Selon Grégoire de Tours la bonne reine catholique a été une veillante épouse et une précieuse aide spirituelle pour Clovis. En 496 à Tolbiac le roi des francs voyant la défaite se dessiner a invoqué le « Dieu de Clotilde », en lui promettant sa conversion s’il remportait la bataille. Il s’est mis en prière et a récité : « Ô Jésus-Christ, que Clotilde affirme Fils du Dieu Vivant, toi qui donnes du secours à ceux qui sont en danger, et accordes la victoire à ceux qui espèrent en toi, je sollicite avec dévotion la gloire de ton assistance : si tu m’accordes la victoire sur ces ennemis, et si j’expérimente la vertu miraculeuse que le peuple voué à ton nom déclare avoir prouvé qu’elle venait de toi, je croirai en toi, et me ferai baptiser en ton nom. J’ai en effet invoqué mes dieux, et, comme j’en fais l’expérience, ils se sont abstenus de m’aider ; ce qui me fait croire qu’ils ne sont doués d’aucune puissance, eux qui ne viennent pas au secours de ceux qui les servent. C’est toi que j’invoque maintenant, je désire croire en toi ; pourvu que je sois arraché à mes adversaires ». Victorieux, il a tenu sa promesse et a reçu le baptême lors de la « sainte nuit » de Noël (496-499) entrainant à sa suite le royaume des francs.

Comme le souligne le professeur Patrick Demouy : « La bonne royauté terrestre est celle qui se conforme à la volonté de Dieu et œuvre pour le salut des Hommes, en étroite complémentarité avec les évêques. C’est en étant chrétien et en se comportant comme tel que le roi gagne sa pleine royauté. La royauté sacrée est morte le 21 janvier 1793 avec l’exécution de Louis XVI. » À la mort du Roi-Soleil en 1715, les idées nouvelles des Lumières ne vont pas tarder à ébranler les anciennes certitudes et fomentera la Révolution française. Le roi, gardien de l’ordre social chrétien, est condamné à s’offrir en holocauste. Le jour de Noël 1792, emprisonné dans la Tour du Temple, Louis XVI rédige son testament et exprime sa contrition d’avoir sanctionné contre son gré la Constitution civile du Clergé : « je prie Dieu de recevoir la confession que je lui en ai faite et surtout le repentir profond que j’ai d’avoir mis mon nom, (quoique cela fut contre ma volonté) a des actes qui peuvent être contraires à la discipline et a la croyance de l’Église Catholique a laquelle je suis toujours reste sincèrement uni de cœur. »

L’Église a fait naître l’Enfant de la Crèche un 25 décembre en correspondance aux fêtes païennes du Dies natalis solis invicti, qui avaient lieu le 21 décembre, jour du solstice d’hiver, le culte chrétien devait remplacer le culte païen. Aujourd’hui, les marchés et fêtes d’hiver (ou Winter Party) remplacent les marchés et les fêtes de Noël. On détruit les églises, la présence visible de la chrétienté est effacée, On ne souhaite plus de « Joyeux Noël » mais de « bonnes fêtes ». À l’approche du solstice d’hiver on nous a annoncé en juin prochain un grand bal du…solstice d’été dans la « capitale de la Gaule lyonnaise. » Dans une société déchristianisée, l’apostasie devient quasiment la règle, les renégats abandonnent Jésus, délaissent les feux de la Saint-Jean pour la fête païenne. En 1986, le pape Jean-Paul II s’était rendu à Lyon au lieu du martyre de sainte Blandine et avait déclaré : « Ils n’ont pas voulu renier Celui qui leur avait communiqué sa vie et les avait appelés à être ses témoins. Nous savons qu’ils sont nombreux aujourd’hui encore, et dans toutes les parties du monde, ceux qui subissent les outrages, le bannissement et même la torture à cause de leur fidélité à la Foi chrétienne. En eux le Christ manifeste sa puissance. Les martyrs d’aujourd’hui et les martyrs d’hier nous environnent et nous soutiennent pour que nous gardions nos regards fixés sur Jésus. »  

En réponse tardive à la question du Saint-Père polonais j’affirme qu’en l’an de grâce 2026 les Lys de France resteront fidèles aux promesses du baptême de Clovis.

Saint et Joyeux Noël  

Nicolas Chotard,

Président des Lys de France.

« Nativité du Val-de-Grâce » de Michel Anguier en 1665 

« À Jésus naissant et à la Vierge mère ». Cette inscription figurant sur la frise du portique d’entrée de l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce la consacre à la Nativité. En 1790, l’abbaye du Val-de-Grâce est fermée. Le baldaquin est préservé et le groupe transporté au dépôt des Petits-Augustins. En 1800, à la demande de Joséphine de Beauharnais, il est déplacé à l’église Saint-Roch. Par la suite, le curé de Saint-Roch ayant refusé de rendre la crèche d’Anguier, il fut décidé d’en sculpter une nouvelle, à l’identique.

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