Lithographie du XIXe siècle montrant les pèlerins illustres de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port (sainte Jeanne d’Arc, saint Louis, Henri IV…)
Samedi 6 décembre, en la fête de saint Nicolas, nous organiserons le traditionnel Bal de la Saint-Nicolas au Cercle de l’Union Interalliée, au 33, rue du Faubourg Saint-Honoré, à une encablure (200 m) du Palais de l’Elysée, résidence du Président de la République qui, le 2 décembre 2011, le fit entrer, escorté par une délégation de chocolatiers et confiseurs de France. Nicolas Sarkozy reçut ainsi son Saint-Nicolas en chocolat. En donnant le prénom de l’évêque de Myre ses parents le baptisait du saint patron des enfants sages mais aussi du protecteur des prisonniers.
Saint Nicolas doit sa popularité au dominicain Jacques de Voragine (1228-1298), archevêque de Gênes, qui a écrit « La légende dorée », c’est-à-dire ce qui doit être lu et compris comme une parabole. Jean-Marie Cuny, l’historien de saint Nicolas rappelle celle du Sire de Réchicourt : « Le seigneur de Réchicourt se morfondait dans une prison en Orient. Priant saint Nicolas avec ferveur au soir du 5 décembre 1244, il se trouva transporté dans un éclair de lumière et dans la nuit même sur le parvis de l’église de Port avec ses chaînes de prisonnier. En mémoire de cette délivrance miraculeuse, chaque année pour la fête de saint Nicolas, une grande procession se déroule sous les voûtes de la basilique du patron de la Lorraine. Les milliers de bougies qui illuminent la grande église lors de la cérémonie rappellent « l’éclair de lumière » qui libéra le captif. Aujourd’hui, la basilique, monument national des Lorrains, se dresse encore majestueuse au cœur de la campagne lorraine. Tout Lorrain doit s’y rendre en pèlerin ou en curieux en pensant aux générations précédentes venues en ces lieux placer leur confiance et rendre hommage au grand Saint-Nicolas »
L’abbé Jean-Louis Jacquot (1945-2017), ancien recteur, a contribué à rendre sa splendeur au culte de saint Nicolas et de faire de la basilique un pont entre l’Orient et l’Occident : « Depuis l’ouverture des frontières de l’Est, un nombre important de Russes, Roumains, Ukrainiens, Serbes se sont installés en Occident. Parmi eux, des chrétiens orthodoxes pour qui saint Nicolas représente le grand protecteur, – il est le patron de la Russie -, ont découvert notre sanctuaire et s’y rendent régulièrement pour y prier et y vénérer les reliques du saint-évêque. Ainsi, la construction et l’unité de l’Europe vont de pair avec le cheminement œcuménique de tous les chrétiens, tant des églises orthodoxes que des communautés ecclésiales provenant de la Réforme.
1054 fut pour les églises chrétiennes le drame de la séparation : la tunique sans couture de Jésus se trouva brutalement déchirée, chrétiens d’Orient et d’Occident poursuivant parallèlement leur chemin. Sans doute viendra le jour où ils pourront à nouveau communier à l’unique calice du Christ, répondant ainsi au vœu de Jean-Paul II dans sa lettre apostolique « Novo millenio ineunte » (« Au début du nouveau millénaire » : « Puisse le souvenir du temps où l’Eglise respirait avec « deux poumons » pousser les chrétiens d’Orient et d‘Occident à marcher ensemble, dans l’unité de la foi et dans le respect des légitimes diversités, en s’accueillant et en se soutenant mutuellement comme membres de l’unique Corps du Christ. »
Samedi après un office dans la basilique les flambeaux seront allumés et les 3 à 4 000 fidèles participeront à la 779e procession. Depuis 1240 la foi vivante issue de la Tradition a traversé le temps et les vicissitude de l’histoire. Certains après la célébration iront se faire imposer sur le front la « Manne » de saint Nicolas, cette huile parfumée aux vertus curatives qui suinte du tombeau du saint à Bari, pendant que d’autres iront poser le pied sur « la bonne pierre », une dalle dite miraculeuse, de marbre rouge, qui selon la croyance populaire vous marie dans l’année car il est bien connu que « Saint-Nicolas fait les bons mariages » « Saint-Nicolas marie les filles avec les gars. ». C’est arrivé à un proche d’Antoine-Tristan Mocilnikar, venu en célibataire il se maria avec une charmante jeune femme rencontrée lors du Bal de la Saint-Nicolas.
Nicolas Chotard,
Président des Lys de France,
Fondateur du Bal de la Saint-Nicolas.
Une messe pour le repos de l’âme d’Antoine-Tristan MOCILNIKAR, rappelé à Dieu le 31 août 2025, sera célébrée le dimanche 14 décembre 2025 à 11 h en la chapelle Saint-Louis de l’École Militaire (13, place Joffre – Paris VII) (Les portes de la chapelle sont ouvertes entre 10 h 45 et 11 h 05).
Jean-Paul Marchal (1928-2016), maître imagier d’Épinal, dans son atelier du Moulin destiné à la sauvegarde de la tradition typographique et à la création artisanale d’images gravées sur bois. Depuis 2006, ses oeuvres illustrent le Bal de la Saint-Nicolas.
Le dernier Bal de la Saint-Nicolas avait pour thème Notre-Dame de Paris. Nous avions souhaité y associer un hommage au Chanoine Jean-Marc Fournier, ancien aumônier des sapeurs-pompiers de Paris, qui lors de l’incendie de la Cathédrale avait bravé les flammes pour aller sauver son plus précieux trésor : la Sainte Couronne d’épines. Nous n’avons pas oublié aussi que le 13 novembre 2005, sous la mitraille des terroristes du Bataclan, armé que de son courage et de sa foi, il s’illustra héroïquement en sauvant des victimes.
Cette année, nous nous souvenons des 500 ans de la rénovation de la future basilique Saint Nicolas de Saint-Nicolas-de-Port en Lorraine. En novembre 1635, durant la guerre de Trente Ans (1618-1648) elle avait été incendiée. Les esprits avaient été profondément marqués, un véritable désastre, on pouvait voir les flammes depuis Nancy, à une dizaine de kilomètres. Comme pour Notre-Dame de Paris il avait fallu entreprendre de considérables travaux de restauration. La charpente ne fut rétablie qu’en 1673 pour la visite de Louis XIV.
Depuis 1922 Jeanne d’Arc est sainte patronne secondaire de la France. Mais, « la bonne Lorraine » ne le doit-elle pas au grand saint Nicolas, son protecteur ? Comme l’a si bien écrit l’historien lorrain Jean-Marie Cuny : « Avant son grand départ pour le royaume de France, la première visite de la fille de Domremy fut pour saint Nicolas. En effet, avant d’entreprendre son étonnante épopée Jeanne d’Arc se rendit à l’ermitage de Saint-Nicolas-de-Sepfonds près de Vaucouleurs. Cette chapelle était située au milieu du bois du Saulcy à une lieue au nord-ouest de Vaucouleurs. Puis, avant de rencontrer le duc de Lorraine Charles II de Nancy, Jeanne se rendit à Saint-Nicolas-de-Port pour y prier le patron des voyageurs sur terre et sur mer.
En se recueillant devant la phalange bénissante de saint Nicolas, Jeanne pensait certainement à sa mission qui devait la conduire à travers le royaume des Lys et à la rencontre du roi Charles VII. Savait-elle qu’un précédent roi de France, saint Louis, lui-même avait été sauvé d’un terrible naufrage par saint Nicolas ? Un ex-voto de ce saint roi, apporté par le sire de Joinville devait pourtant se trouver dans l’église où elle priait. »
Après avoir accepté le testament de Charles II, mort sans descendance, le 16 novembre 1700 Louis XIV proclame le duc d’Anjou, roi d’Espagne sous le nom de Philippe V.
« La Folie des Grandeurs », classique du cinéma français est aussi une oeuvre historique. On découvre l’Espagne du XVIIème siècle avec Louis de Funès jouant don Salluste, ministre du roi Charles II époux de Marie-Anne de Bavière-Neubourg. Une fois n’est pas coutume le 7ème art a enjolivé son héroïne. L’ancien garde des Sceaux Jean Foyer la décrivait ainsi : « intelligente, hardie et hautaine, de méchant caractère et avare, dominatrice, elle va régner sur le roi. Un contemporain espagnol pourra dire : « La reine fait trembler le roi jusqu’aux os ! » Elle avait des relations conflictuelles avec Marie-Anne d’Autriche, sa belle-mère, qui n’avait pas hésité à la remettre à sa place : « Apprenez à vivre, Madame, et sachez une bonne fois pour toutes que des personnes beaucoup plus élevées que vous se sont inclinées devant moi, des personnes sur lesquelles vous n’avez qu’un seul avantage, vous êtes l’épouse de mon fils, un honneur que vous devez à moi seule. » Malheureusement le mariage ne donnait aucun héritier à la Couronne d’Espagne. À défaut de règles de dévolution de la couronne, Charles II, à l’article de la mort, le 2 octobre 1700, rédigeait son testament. Le duc d’Anjou, son petit-neveu, fils cadet du Grand Dauphin, petit-fils de Louis XIV, était désigné comme son successeur. Le 1er novembre 1700, Charles II rendait son âme à Dieu et la Maison de Habsbourg d’Espagne s’éteignait après 184 ans de règne.
Dans le Mercure galant, qui deviendra le Mercure de France (1672-1965), la première revue française à voir le jour, ses lecteurs pouvaient lire : « Le mardi 16 novembre 1700, le Roi étant entré dans son cabinet après son lever fit appeler l’ambassadeur d’Espagne et lui déclara en particulier l’acceptation qu’il avait faite de la couronne d’Espagne pour Monseigneur le duc d’Anjou et mit ce prince à sa droite et en même temps il le fit passer dans le second cabinet où était ce prince avec Monseigneur le duc de Bourgogne et Monseigneur le duc de Berry. L’ambassadeur à qui Sa Majesté le présenta le salua à genoux et lui baisa la main et un moment après il sortit du cabinet et retourna dans le salon. Monseigneur le duc de Bourgogne et Monseigneur le duc de Berry embrassèrent alors le duc d’Anjou et ils rentrèrent tous trois avec le Roi dans le cabinet du Conseil dont Sa Majesté fit ouvrir à l’instant la porte des deux côtés. Aussitôt beaucoup de personnes de considération et des ministres étrangers entrèrent dans le cabinet et le Roi leur déclara que Monseigneur le duc d’Anjou était roi d’Espagne et fit appeler pour la seconde fois l’ambassadeur qui entra suivi de son fils aîné et de plusieurs Espagnol. Le Roi lui dit, en lui montrant Monseigneur le duc d’Anjou : « Monsieur, saluez votre Roi. » Aussitôt l’ambassadeur se jeta à ses pieds et lui baisa sa main, les yeux remplis de larmes de joie.»
En 1665, Louis XIV avait débuté la rédaction de ses « Mémoires. Réflexions sur le métier de Roi », destinées à la seule instruction de son fils, le Grand Dauphin, alors âgé de 4 ans, En 1700, il offrait son Mémoire (plus connu sous le titre d’Instructions au duc d’Anjou) à celui qui allait devenir Roi d’Espagne. Comme l’écrivait Daniel Hamiche « Une synthèse magistrale que l’expérience et la réflexion de Louis XIV offrent comme vade mecum à son petit-fils, jeune prince de 17 ans désormais dépositaire d’une des plus illustres couronnes d’Europe. » Ce rare document autographe conservé de Louis XIV met en lumière sa politique de Bien Commun, son humanisme, son autorité et sa foi vivante. Certaines de ses recommandations sont intemporelles, inspirées par le Décalogue :
1 – Ne manquez à aucun de vos devoirs, surtout envers Dieu ;
2 – Conservez-vous dans la pureté de votre éducation ;
3 – Faites honorer Dieu partout où vous aurez du pouvoir ; procurez sa gloire ; donnez-en l’exemple : c’est un des plus grands biens que les rois puissent faire ;
4 – Déclarez-vous en toute occasion pour la vertu et contre le vice ;
5 – N’ayez jamais d’attachement pour personne ;
6 – Aimez votre femme, vivez bien avec elle, demandez-en une à Dieu qui vous convienne. Je ne crois pas que vous deviez prendre une Autrichienne (NDLR : il épousera effectivement le 3 novembre 1701 Marie-Louise-Gabrielle de Savoie, puis après son décès Isabelle Farnèse, fille du duc de Parme) ;
7 – Aimez les Espagnols et tous vos sujets attachés à vos couronnes (NDLR : il était Roi d’Espagne, de Sicile, de Naples, de Sardaigne et Duc de Luxembourg) et à votre personne ; ne préférez pas ceux qui vous flatteront le plus ; estimez ceux qui, pour le bien, hasarderont de vous déplaire : ce sont là vos véritables amis ;
8 – Faites le bonheur de vos sujets ; et, dans cette vue n’ayez de guerre que lorsque vous y serez forcé et que vous en aurez bien considéré et bien pesé les raisons dans votre Conseil ;
9 – Essayez de remettre vos finances ; veillez aux Indes et à vos flottes ; pensez au commerce ; vivez dans une grande union avec la France… ;
10 – Si vous êtes contraint de faire la guerre, mettez-vous à la tête de vos armées ;
11 – Songez à rétablir vos troupes partout, et commencez par celles de Flandre ;
12 – Ne quittez jamais vos affaires pour votre plaisir ; mais faites-vous une sorte de règle qui vous donne des temps de liberté et de divertissement ;
15 – Quand vous aurez plus de connaissance, souvenez-vous que c’est à vous de décider ; mais quelque expérience que vous ayez, écoutez toujours tous les avis et tous les raisonnements de votre Conseil;
16 – Faites tout ce qui vous sera possible pour bien connaître les gens les plus importants afin de vous en servir à-propos ;
18 – Traitez bien tout le monde ; ne dites jamais rien de fâcheux à personne ; mais distinguez les gens de qualité et de mérite ;
27 – Aimez toujours vos parents ; souvenez-vous de la peine qu’ils ont eue à vous quitter ; conservez un grand commerce avec eux dans les grandes choses et dans les petites ;
31 – Évitez, autant que vous pourrez, de faire des grâces à ceux qui donnent de l’argent pour les obtenir ;
33 – Je finis par un des plus importants avis que je puisse vous donner : ne vous laissez pas gouverner ; soyez le maître ; n’ayez jamais de favoris ni de Premier ministre ; écoutez, consultez votre Conseil, mais décidez : Dieu, qui vous a fait roi, vous donnera les lumières qui vous sont nécessaires tant que vous aurez de bonnes intentions.
Actuellement, l’exposition « Le Grand Dauphin, fils de roi (Louis XIV), père de roi (le duc d’Anjou) et jamais roi » au château de Versailles rappelle cet épisode, un peu méconnu, de l’histoire de France alors que la branche aînée des Bourbons n’aura régné qu’un peu plus de deux siècles (1589-1792, 1814-1830) celle d’Espagne est toujours sur son trône.
Dans le diocèse de Pamiers, Couserans et Mirepoix (Ariège) on prie les Bienheureux Martyrs d’Angers. En 1793 et 1794, il y a eu plus de 2 000 fusillés. L’Église reconnaîtra 99 Martyrs (12 prêtres, 3 religieuses, 4 hommes et 80 femmes).
Le 16 octobre 1793, la reine Marie-Antoinette est conduite à l’échafaud. Sanson, le bourreau, après avoir assuré la sale besogne, saisit la tête par les cheveux, la brandit à la foule et crie : « Vive la République ! » Le même jour, dans un décret, la Convention invite les communes à changer « les noms qui peuvent rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou de la superstition » L’utopie révolutionnaire, comme tous les totalitarismes, a cette volonté de déchristianiser la société afin de former « l’Homme nouveau ». Ainsi, au pays Basque, près de Bayonne la commune de Saint-Esprit, fondée par les moines de l’Ordre des Hospitaliers du Saint-Esprit, est devenue la commune de « Jean-Jacques Rousseau », l’homme des Lumières symbolisant ces idées nouvelles déchristianisées.
Mais face à cette tyrannie, les Chouans et les Vendéens, avec le Sacré-Cœur en scapulaire, se lèvent et relèvent l’étendard de l’Espérance. La paix ne se fera pas sans le rétablissement du catholicisme. Le 15 juillet 1801 Joseph Bonaparte, frère ainé du « Fils de la Révolution » signe alors le traité de concordat réglant les rapports entre l’État français et l’Église catholique. Dans son prolongement, le 23 août 1801, un arrêté met fin à l’usage des noms révolutionnaires en exigeant que les communes reprennent les noms figurant dans les tableaux officiels de division du territoire. À la Restauration, l’ordonnance de Louis XVIII du 8 juillet 1814 entérinera définitivement le retour aux noms d’avant 1790.
Comme on le sait, l’histoire de Paris se confond avec celle de Sainte-Geneviève et pour les sportifs, depuis 1970, avec celle de Saint-Germain. Quel supporter accepterait la toponymie révolutionnaire et républicaine de Paris-Montagne-du-Bon-Air au lieu de Paris-Saint-Germain (en-Laye) ? Qui irait passer ses vacances à Héraclée et à Glanum ? Saint-Tropez et Saint-Rémy-de-Provence, les noms originaux, font un peu plus rêver. Nos saints sont partout, sur nos tables (avec Saint-Nectaire, Saint-Yorre, Saint-Emilion, Nuits-Saint-Georges…), dans notre industrie florissante (Saint-Maclou, Saint-Gobain…), dans notre vie sentimentale (Saint-Valentin), dans nos loisirs (Foires de la Saint-Martin, de la Saint-Fiacre, de la Saint-Denis, de la Saint-Simon…). À la Toussaint, « la fête de tous les saints », nous les prions en chantant les litanies des saints. Ils sont particulièrement vénérés, quand nous entrons dans une église nous aimons déposer une petite bougie à un saint protecteur souvent auréolé d’ex-votos témoins d’une grâce reçue.
Dieu merci la République de 2025 n’est plus celle de 1793 même si les gardiens de principes de la Révolution française demeurent actifs. On a pu le constater au début du mois d’Octobre avec le Conseil Supérieur de l’Éducation qui recommandait de « laïciser » les noms des vacances scolaires de la Toussaint et de Noël comme en 1793…sous la Terreur ! Ne devrait-il pas aussi demander au ministère de l’Éducation nationale de revoir l’enseignement de la langue anglaise qui enfreint la laïcité en traduisant Noël par Christmas, étymologiquement Cristes maesse (« la messe du Christ« ). Mais, Dieu merci aux États-Unis, le Père Noël n’est pas prophète en son pays. L’invention publicitaire de Coca-Cola est en effet traduit par le nom du légendaire Saint-Nicolas : « Santa Claus ».
Samedi dernier, à l’occasion de la messe d’action grâce pour la canonisation des seize Carmélites de Compiègne Mgr Laurent Ulrich a lu le message adressé par le pape « Dans l’action de grâce qui résonne aujourd’hui sous les voûtes de Notre-Dame de Paris en l’honneur de la canonisation des seize carmélites de Compiègne, Sa Sainteté le pape Léon XIV était profondément heureuse de s’associer à la joie de tous les fidèles.Plus de deux siècles se sont écoulés depuis la mort héroïque de ces religieuses sur l’échafaud durant la grande Terreur. Parmi les nombreux fidèles, religieux et prêtre martyrisés au cours de la Révolution française, les carmélites de Compiègne ont particulièrement forcé l’admiration de leurs geôliers eux-mêmes et ont imprimé dans les esprits et dans les cœurs les plus endurcis un trouble bienfaisant laissant place au divin. »
Quand la nuit de la Révolution s’abat sur le royaume des Lys, ce n’est pas le Trône, la monarchie qui est contesté mais l’Autel. En effet, dès le 20 août 1789, l’Assemblée Nationale devenue Constituante nomme un « Comité ecclésiastique » pour l’étude des propositions concernant la religion. Le 28 octobre, « l’émission des vœux dans les monastères est suspendue » le 2 novembre, jour des morts, un décret met les biens du Clergé à la disposition de la Nation, en d’autres termes ils sont spoliés. La déchristianisation de la société est le grand projet révolutionnaire, les saints du calendrier, des villes et des villages disparaissent. La France « fille aînée de l’Église » n’est plus, désormais ce sera la France de l’Homme « libre » dépourvu de « fanatisme et de superstitions. » Quand le Christ Sauveur est chassé de ses églises devenues temples de la Raison, Voltaire, l’auteur du célèbre « Écrasons l’infâme » et Rousseau entrent au Panthéon, qui n’est plus un sanctuaire à la gloire de la sainte patronne de Paris mais une nécropole nationale laïque réservée aux « Grands Hommes. »
Les idées nouvelles ont pénétré les cours européennes de Catherine II de Russie au Habsbourg. En Autriche, le « despote éclairé » Joseph II, empereur d’un « Saint-Empire », qui n’en a plus que le nom, est le premier à pratiquer l’antichristianisme avec la dissolution en 1783 de toutes les confréries. Des Carmélites des Pays-Bas autrichiens trouvent alors refuge au royaume de France, gardien du catholicisme. Mais, un mois après la chute de la monarchie constitutionnelle, le 14 septembre 1792, le nouveau régime totalitaire persécute les Carmélites. Expulsées sans-le-sou, elles ont des difficultés pour s’acheter des habits civils et se mettre en conformité avec la loi républicaine qui interdit le port des vêtements religieux.
Jusqu’à la Révolution les Carmélites vivent une existence paisible à l’ombre de la famille royale. Comme l’écrit l’historien Jacques Bernet, « au gré des fréquents séjours de la Cour : le jeune Louis XIV fut ainsi élevé près des sœurs, que Madame de Maintenon, puis la reine Marie Leczinska prirent sous leur protection, dotant des religieuses et leur rendant de fréquentes visites. Cette tutelle royale traditionnelle devait évidemment jouer en leur défaveur sous la Révolution. » Madame Louise de France, fille de Louis XV et de Marie Leczinska, entre au Carmel de Saint-Denis en 1770. Cette même année Marie-Antoinette, âgée de 15 ans, arrive en France et s’empresse de lui rendre visite le 15 mai 1770, veille de son mariage officiel avec le Dauphin. En octobre à la cérémonie de la prise d’habit c’est elle qui lui remet son voile. Dans sa lettre à sa mère l’impératrice Marie-Thérèse, comme un pressentiment, elle écrit : « La cérémonie a été imposante. Ma tante avait la sérénité d’une sainte. » La future Bienheureuse Louise de France sera à l’origine de la vocation de deux des futures martyres de Compiègne.
Marie-Antoinette conservera au Carmel son affection, en 1773, un an avant de devenir reine, elle dote Madame Lidoine (en religion mère Thérèse de Saint-Augustin). Lors de son procès inique à l’accusation de recel d’armes pour les émigrés, la religieuse y répond en sortant énergiquement son crucifix et le montrant aux juges tyranniques déclare : « Voilà, voilà, citoyen, les seules armes que nous ayons jamais eues dans notre monastère » puis on lui reproche d’avoir exposé le Saint-Sacrement sous un ornement fleurdelysé témoignant ainsi son attachement à la royauté et par là à Louis XVI et à sa famille. Du plus profond de son cœur fidèle la réponse est celle d’une âme pure : « Citoyen, si c’est là un crime, nous en sommes toutes coupables, et vous ne pourrez jamais arracher de nos cœurs l’attachement à Louis XVI et à son auguste famille. Vos lois ne peuvent défendre ce sentiment ; elles ne peuvent étendre leur empire sur les affections de l’âme. Dieu, Dieu seul a le droit de les juger. »
Les seize carmélites sont reconnues coupables d’être des «ennemis du peuple.» Fouquier-Tinville confirme la sentence « C’est d’après la vérification de ces faits, qu’au nom de la nation, le tribunal prononce, contre les ex-religieuses de Compiègne, les citoyennes Lidoine, Croissy, Thouret, etc., la peine de mort. » et signe l’acte d’accusation le 28 messidor an second de la République française correspondant au 16 juillet 1794, en la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel, le jour de leur fête patronale, une coïncidence venue du Ciel qui va bientôt s’ouvrir pour les accueillir. Elles célèbrent l’événement en chantant une parodie de la Marseillaise :
Livrons nos cœurs à l’allégresse
Le jour de gloire est arrivé
Loin de nous toute faiblesse
Voyant l’étendard arrivé (bis)
Préparons nous à la victoire
Marchons tous en vrai conquérant
Sous le drapeau d’un Dieu mourant
Courons, volons tous à la gloire
Ranimons notre ardeur
Nos corps sont au Seigneur
Montons, montons à l’échafaud
Et rendons-le vainqueur.
Le lendemain, elles montent à l’échafaud s’offrant en holocauste pour « Apaiser la Terreur ». Dix jours plus tard on assiste effectivement à la chute de Robespierre, le véritable tyran. Le souvenir des Carmélites de Compiègne sera entretenu par Sœur Marie de l’Incarnation (Madame Françoise-Geneviève Philippe) absente le jour des arrestations étant dans l’obligation de régler une affaire de succession en tant que fille naturelle de Louis-François de Bourbon-Conti, arrière-petit-cousin de Louis XIV, cousin de Louis XV : « Ces fidèles épouses de Jésus-Christ, ayant fait, dès le matin, leur préparation à la mort, ne songèrent plus qu’à chanter les louanges du Seigneur ; car, aussitôt qu’elles furent montées dans les charrettes ou tombereaux qui devaient les conduire de la Conciergerie à la barrière du Trône, qui avait succédé depuis peu, pour les exécutions, à la place de la Révolution, autrement dite place Louis XV, elles chantèrent le psaume Miserere, l’antienne à la sainte Vierge, Salve Regina et le Te Deum. Arrivées aux pieds de l’échafaud, elles entonnèrent le Veni Creator, renouvelèrent les promesses de leur baptême et leurs vœux de religion. On remarquait, non sans un grand étonnement, que le bourreau, la garde, le peuple, les laissaient remplir ces divers actes de religion sans témoigner la plus légère humeur ou impatience. La foule même qui s’était pressée sur leur passage, quoiqu’accoutumée à vociférer contre ceux à qui l’on donnait le nom d’Aristocrates, gardait un morne silence ; et, si quelques mots se faisaient entendre, ce n’était que pour plaindre ces innocentes victimes et les admirer. On les entendait dire : « Oh ! les belles âmes ! quel air céleste ! Si elles ne vont pas tout droit en Paradis, il faut qu’il n’y en ait point. »
En 1986, le livre « Louis XX, contre-enquête sur la monarchie » de Thierry Ardisson, vendu à 100 000 exemplaires, a contribué à la notoriété du duc d’Anjou. Le Prince Alphonse fut invité au journal de 13 heures d’Yves Mourousi sur TF1 et à l’émission Au coeur de l’Affaire présentée par Guillaume Durand sur la Cinq. Ce livre lança vraiment le Prince pour les commémorations du Millénaire capétien.
Illustrations : Bourbons Magazine, novembre 1998 « Alphonse II de Bourbon, la dignité de l’espérance » – Dédicace de Thierry Ardisson
Le 14 juillet, alors que nous venions de quitter le Bal des Lys au Cercle de l’Union Interalliée nous avons appris le rappel à Dieu de Thierry Ardisson. Clin d’oeil involontaire, nous étions alors entre son domicile rue de Rivoli et le 93, rue du Faubourg-Honoré, ancien lieu de tournage de son émission éponyme.
Depuis sa naissance, la vie de « l’homme en noir » fut imprégnée par la culture royale et contre-révolutionnaire. Né un 6 janvier, le jour des Rois, il y vit un signe de « la providence divine« . Quant à sa mort, cultivant l’art de la provocation, il s’était confié à la journaliste Isabelle Morini-Bosc en lui avouant : « Mon rêve serait de partir un 14 juillet. » Il fut exhaussé !
Dans « Confessions d’un baby-boomer », le roman de sa vie, il raconta son ralliement au duc d’Anjou, à sa personne et à son principe : « Ce qui m’intéresse dans la Monarchie, c’est le principe de gouvernement, c’est la théorie politique. Les altesses, les princesses, les duchesses, les comtesses, je les laisse à Stéphane Bern. Mon monarchisme n’est pas une lubie, un snobisme, un dandysme. Le duc d’Anjou, l’aîné des Bourbons, le plus proche descendant de Louis XIV je l’ai vu pour la première fois, salle des Arts et Métiers, rue Jean-Goujon dans le 8e au milieu des années80. J’entre, je vois des têtes et, au-dessus de tous les autres, un mec avec un profil de médaille, exactement Louis XIV ou Louis XVI. Une tête de roi Bourbon. Inutile qu’on m’indique que c’était le bon. J’étais là, à peu près comme Jeanne d’Arc qui dit : « Le roi, c’est lui ! » Je discute avec lui et je commence à prendre très au sérieux la question. À lire de plus en plus, à chercher, à rassembler de la doc pour mon livre. Par la suite, j’ai souvent revu le duc d’Anjou »
Après avoir songé à un livre sur le comte de Chambord il s’intéressa à sa famille, à ses proches et découvrit Louis XIX et Louis XX. C’est ainsi qu’en 1986 il publia son livre Louis XX accompagné d’une communication moderne : une double-page dans le Figaro magazine le montrant aux Bains douches avec deux top-models portant des robes imprimées de fleurs de lys. Il voulut briser l’image d’Épinal « des royalistes avec des fixe-chaussettes et des toits percés ». Dans Bourbons Magazine (Juin-Juillet 1996) il déclara « Cela faisait longtemps qu’une personnalité en vue n’avait pas affirmé ses sentiments monarchiques – mis à part Marcel Jullian (co-scénariste de la Grande Vadrouille), Philippe Léotard, Jacques Dufilho. C’était une époque où le duc d’Anjou venait souvent à Paris, et cela a aidé à la prise de conscience de ce qu’était la branche aînée. C’est vrai aussi que pour les gens Louis XVI et Hitler, c’était la même chose. Les gens voient la monarchie comme une dictature, vision qui leur a été inculquée par la République. J’ai donc essayé d’utiliser des images claires comme celle de l’arbitre du match de foot, par opposition à l’élection du capitaine d’une équipe, ou de leur dire que le roi du Danemark a porté l’étoile jaune. »
S.A.R. la princesse Emmanuelle de Bourbon, belle-fille du roi Alphonse XIII, roi d’Espagne, accepta de raconter dans un entretien à Bourbons Magazine la vie du Prince Alphonse : « Mon fils avait prévu de déménager en France où il avait trouvé un travail. Le 21 janvier 1989, il présida au milieu d’une foule imposante les cérémonies de Saint-Denis et de la Chapelle Expiatoire, puis s’envola vers le Colorado. Il disparut dans un tragique accident de ski le 30 janvier. Mon petit-fils, Louis, devint alors le nouvel aîné des Bourbons et releva à son tour le titre de duc d’Anjou. » En 1991, Thierry Ardisson maintint sa fidélité au nouveau duc d’Anjou et le choisit comme parrain de sa fille Ninon justifiant ainsi son choix : « C’était une façon d’affirmer mon attachement au prince et de donner à ma fille un parrain qu’elle pourrait respecter et aimer, et qui aurait des choses à lui apprendre. » Mais la relation de proximité avec le Prince Alphonse avait vécu et ne fut pas poursuivie avec son fils et jamais, en 36 ans, on ne vit le Prince Louis dans l’une des émissions de Thierry Ardisson.
« L’homme en noir » organisa ses funérailles en établissant la liste des invités. On remarqua l’absence de la présence princière, point de fleurs de lys, non plus, devant sa tombe mais une gerbe avec un ruban « le Président de la République (et Brigitte Macron). » Visiblement ses propos tenus le 31 octobre 1986 dans l’émission Apostrophes ne lui avaient pas porté ombrage : « Je ne trouve pas normal que le Président de la République s’assoit le 14 juillet à l’endroit exact où Louis XVI a été guillotiné, c’est trivial. »
Seule photo publique officielle de Thierry Ardisson avec le Prince Louis à l’occasion du baptême de sa fille Ninon en 1991 en Espagne. Le regretté Daniel Hamiche (directeur des publications disparues Bourbons Magazine, Légitimiste et Royal Hebdo) avait participé à son organisation depuis Paris allant jusqu’à acheter la timbale en argent.
Au décès de « l’homme en noir », le Prince publia sur Facebook un communiqué « Pour moi, il fut aussi un ami. Le temps avait mis un peu de distance entre nous, sans rien entamer de l’estime ni de l’affection que je lui portais.«
Émission épique avec un Max Gallo arrogant face à l’honnêteté intellectuelle du républicain Pierre Chaunu et à Thierry Ardisson qui rappelait « qu’il est de plus en plus difficile aux « intellectuels » de condamner Staline en honorant Robespierre, de se lamenter sur l’holocauste cambodgien en oubliant le génocide vendéen, de déclarer le Goulag intolérable en excusant la guillotine, d’attaquer le terrorisme en pardonnant la Terreur. 1789-1917 : même combat ! » et que les premiers « procès de Moscou » avaient eu lieu lors de la Révolution française.
Le 23 octobre 1987, le Prince Alphonse de Bourbon était invité dans l’émission Bains de minuit. Thierry Ardisson y évoqua l’émission d’une pièce de 10 francs commémorative du Millénaire capétien. À la fin de l’émission un médium réputé prédisait l’avenir du Prince Alphonse jusqu’en 1994 ne « voyant » pas sa mort en 1989 !
« Le Bal des Parisiennes, Bal viennois de Paris, le plus grand bal public de Paris et probablement de France. Depuis sa création en 2015, il a réuni des personnes de tout horizon entre 800 et 1 000 chaque année. Des personnes animées par un même amour des belles choses, de l’élégance formelle mais aussi le sens des élégances celles du coeur et de l’esprit sans lesquelles tout code social aussi beau soit-il esthétiquement perd de son sens. » Extrait de l’allocution de Charles de Lauzun, fondateur.
Sous le règne de Louis XIV on voit se développer l’expression « belle danse ». Il ne faut pas la comprendre dans le sens jolie mais élégante, conforme aux usages, un art majeur exercé par les nobles et les gentilshommes. La danse n’est pas qu’un divertissement c’est aussi un enjeu social. Elle entre dans la formation de « l’honnête homme », celui qui brille en société sans être pédant et qui connaît les règles du savoir-vivre.
Si l’Église s’est montrée parfois méfiante à l’égard de la danse, pour les Pères de l’Église Saint Ambroise, Saint Jérôme et Saint Augustinla danse peut être un « dangereux divertissement », à Versailles elle est, bien au contraire, un « divertissement honnête » pratiqué avec décence et dignité. Louis XIV montre l’exemple, dès 7 ans il commence son apprentissage et à 12 ans il monte sur scène pour danser dans le Ballet de Cassandre. Soucieux de maintenir l’art de la danse dans l’excellence et de la faire rayonner il créa l’Académie royale de danse. Grâce à cette exigence, aujourd’hui, la musique et la danse appartiennent à notre patrimoine culturel vivant.
Afin d’incarner le meilleur de l’univers des bals en France, dans son discours de présentation du Bal des Parisiennes, Bal viennois Charles de Lauzun, son fondateur, a annoncé la création de l’association des Grands Bals de Paris et de France® citant les deux prochains bals : le Bal des Légendes (samedi dernier à Lyon) et le Bal des Lys, candidats au label « Grand Bal » répondant aux critères évidents, mais tous réunis pour assurer une soirée unique : piste de danse en parquet, animation musicale par un orchestre, lieu unique, soirée dansante de longue durée, élégance des invités et danses libres.
Ne tardez pas à vous inscrire au Bal des Lys, les inscriptions vont bon train alors que le nombre de places est limité.
Nicolas Chotard,
Président des Lys de France
La réputation d’Alëna ZAVARUKHINA ne cesse de grandir, elle est promise à un brillant avenir, il était donc naturel de retrouver ce jeune talent au Bal des Parisiennes, Bal viennois.
Sous Louis XIII, en 1641, Saint-Hubert explique dans « La Manière de composer et de faire réussir les ballets » que la danse tient un rôle fondamental dans l’éducation corporelle. Avec l’escrime et l’équitation : « la danse est l’un des trois exercices principaux de la Noblesse (…). Chacun sait qu’il est nécessaire pour polir un jeune gentilhomme qu’il apprenne à monter à cheval, à tirer des armes et à danser. Le premier augmente quelque chose à l’adresse, le second au courage, et l’autre à la grâce et à la disposition, et ces exercices servant en leurs temps on peut les dire égaux »
La grandeur du royaume de France se mesure à son économie florissante, à ses victoires militaires, à sa chrétienté mais aussi à son rayonnement culturel. Le roi est le protecteur des arts. Les fêtes, les bals sont des divertissements pour enchanter la cour et émerveiller l’Europe. Louis XIV a compris l’importance des divertissements pour bien gouverner et sera à l’origine de la fondation de l’Académie royale de musique (l’Opéra de Paris) et de l’Académie royale de danse (1662) :
« Louis par la grâce de Dieu, Roy de France et de Navarre,
Bien que l’Art de la Danse ait toujours été reconnu l’un des plus honnêtes & plus nécessaires à former le corps et lui donner les premières et plus naturelles dispositions à toute sorte d’exercices, et entre autres à ceux des armes ; et par conséquent l’un des plus avantageux et plus utiles à notre Noblesse, non seulement en temps de guerre dans nos armées, mais même en temps de paix dans le divertissement de nos Ballets: Néanmoins il s’est pendant la confusion des dernières guerres, introduit dans ledit Art un si grand nombre d’abus capables de les porter à leur ruine irréparable, que des ignorants ont tâché de la défigurer. Nous avons jugé à propos d’établir en notre bonne ville de Paris, une Académie Royale de Danse, à l’exemple de celles de Peinture & Sculpture, composée de treize des Anciens et plus expérimentés au fait dudit Art et dont l’adresse et la capacité nous est connue.
Dans les Mémoires pour l’instruction du Dauphin le Roi-Soleil affirme : « Cette société de plaisirs, qui donne aux personnes de la Cour une honnête familiarité avec nous, les touche et les charme plus qu’on ne peut dire. Les peuples, d’un autre côté, se plaisent au spectacle où, au fond, on a toujours pour but de leur plaire ; et tous nos sujets, en général, sont ravis de voir que nous aimons ce qu’ils aiment, ou à quoi ils réussissent le mieux. Par là nous tenons leur esprit et leur cœur, quelquefois plus fortement peut-être, que par les récompenses et les bienfaits ; et à l’égard des étrangers, dans un État qu’ils voient d’ailleurs florissant et bien réglé, ce qui se consume en ces dépenses qui peuvent passer pour superflues, fait sur eux une impression très avantageuse de magnificence, de puissance, de richesse et de grandeur. »
C’est pourquoi aux Lys de France nous continuons à perpétuer et à faire vivre cet héritage en proposant des conférences, des sorties culturelles pour cultiver l’esprit et des bals pour la grâce et la beauté. Ces activités indissociables participent à la Cité vivante dans ce qu’on appelle l’art de vivre à la française.
Le 8 mai 2025, une fumée blanche s’est échappée d’une cheminée du Vatican, dès lors les 1,4 milliard de catholiques ont pu dire « Habemus papam« . Après un mois de pontificat Léon XIV n’a pas oublié ses origines françaises en envoyant une lettre inattendue aux évêques de France à l’occasion du centenaire de la canonisation de trois figures de sainteté : saint Jean Eudes (XVIIe s), saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars (XVIIIe s) et sainte Thérèse de Lisieux, patronne secondaire de la France (XIXe s). En la Solennité de la Pentecôte, pourtant très sollicité, il a pris de son précieux temps pour confirmer cet appel à la conversion dans un élan missionnaire en rédigeant un message destiné à seulement quelques Sœurs qui inauguraient un nouveau sanctuaire autour d’une poignée de participants dans la petite ville de Baugé-en-Anjou : « Le Saint-Père Léon XIV vous salue fraternellement et transmet aux Sœurs gardiennes de cette relique insigne son union de prières en ce jour et vous confirme dans votre vocation. » Cette relique insigne n’est autre que la Vraie Croix du Christ Sauveur.
Après la messe célébrée par Mgr Emmanuel Delmas, évêque d’Angers, on a pu entendre les discours des autorités publiques et ecclésiastiques. Le représentant du ministère de la Culture (la DRAC) a justifié l’important investissement de l’État car ce trésor national, classé monument historique, n’était pas, jusqu’à présent, en sécurité optimale. Effectivement, il y a une vingtaine d’années, avec un groupe de jeunes, une Soeur nous avait présenté la Vraie Croix sortie de son écrin, un simple coffre vitré dans la sacristie. Quelques temps auparavant le Prince Alphonse, duc d’Anjou, avait lui aussi fait ce pèlerinage spirituel avant que son fils, en 2006, ne découvre ce trésor placé sous la protection, au XIVème siècle, de Louis Ier d’Anjou qui l’avait fait décorer de pierres précieuses et d’or.
Dans son allocution, Mgr Emmanuel Delmas a rappelé l’importance des racines chrétiennes de la France : « Cet événement nous invite à mesurer l’importance des édifices religieux, des objets d’art sacré qui font partie du patrimoine de notre pays, de notre commune. Imaginez la France sans Notre-Dame de Paris, sans le Mont-Saint-Michel, sans la cathédrale de Chartres et imaginez Baugé sans le sanctuaire de la Vraie Croix, c’est impossible. La France ne serait plus la France sans son patrimoine religieux. »
Sœur Claire Monique, la Mère supérieure générale de la Congrégation des Filles du Cœur de Marie a conté l’histoire de la Vraie Croix : « En 1790, la Croix est mise en vente à l’église de Baugé, mais Anne de la Girouardière s’empresse d’acheter ce trésor. Comment ne pas voir dans cette arrivée improbable de la Croix du Christ un sceau du Ciel. » puis la genèse du sanctuaire provoquée par une simple lettre : « Aujourd’hui l’exaltation de la Croix doit être manifestée avec plus de vigueur » écrivait le Père Dominique Catta, père abbé de l’abbaye de Keur Moussa au Sénégal, fondée en 1961 à la demande de Mgr Marcel Lefebvre, archevêque de Dakar, et rattachée à la Congrégation de Solesmes. La Mère supérieure s’est vue missionnée : « C’était clair, il fallait faire vivre le testament laissé par notre fondatrice Mère Anne de la Girouardière : “La Croix et les pauvres sont les deux trésors qu’en mourant, je lègue à mes filles.“ avant de conclure « La Croix est source d’espérance dans un monde qui en a plus que jamais besoin. »
Pour cette cérémonie publique, le maire de Baugé-en-Anjou, Philippe Chalopin, a revêtu l’écharpe tricolore protocolaire avec glands à franges d’or pour faire son discours d’Honnête homme : « Une Croix qui a su traverser les siècles, résister aux tempêtes de l’Histoire et réunir les peuples dans l’espoir, cette relique exceptionnelle, la plus grande de France après celle de Notre-Dame de Paris, nous relie aux origines même de notre civilisation chrétienne. Rapportée de Terre Sainte par les Croisés elle a échappé à la destruction durant la Révolution. Rachetée en 1790 par Anne de la Girouardière, elle fut escortée à l’occasion d’une grande procession par la Garde Républicaine. De par l’union de René d’Anjou et d’Isabelle de Lorraine elle est devenue la Croix de Lorraine, emblème à jamais partagé dans notre mémoire nationale. Il a terminé en rappelant cette anecdote significative, « à la question d’une personne qui s’inquiétait de voir toute cette énergie mise en œuvre pour la réalisation de ce projet, la Mère Générale a répondu : « Nous ne gérons pas le déclin, nous gérons la résurrection »
La prière est une force spirituelle qui peut apporter une réponse à une demande. Les Sœurs ont probablement prié le Ciel pour que de généreux donateurs se manifestent. Préparant le Bal des Lys et cherchant une oeuvre à soutenir, je me suis subitement souvenu de la Vraie Croix d’Anjou, que devenait-elle ? Je m’en suis enquis découvrant alors cet appel aux dons pour le sanctuaire. Ai-je été guidé par le Saint-Esprit ? Dieu seul le sait.
Dimanche 1er Juin 2025, festivité au Parc des Princes après la victoire du Paris Saint-Germain en Ligue des Champions, le président qatari félicite ses joueurs sur la scène fleurdelysée mais dépouillée du berceau de Louis XIV.
Lors de la réception au Yacht Club de France, les musiciens nous avaient donné un avant goût de la finale de la Ligue des Champions. En effet, ils ont joué du Haendel, le compositeur de Zadok the Priest, un hymne composé en 1727 pour le couronnement du roi George II, roi de Grande-Bretagne et d’Irlande et aujourd’hui générique des retransmissions télévisées. Les paroles ont été modifiées, on n’entend plus la version originale : « Dieu sauve le Roi, longue vie au Roi, que le Roi vive pour l’éternité ! Amen Alléluia ! » mais une version déchristianisée et d’une pauvreté linguistique « Ce sont les meilleures équipes…l’évènement principal, les maîtres,…les champions. »
À son origine le football est, comme l’escrime ou l’équitation, un sport aristocratique. En 1848, sous l’ère victorienne, Henry de Winton et un groupe de camarades de l’Université de Cambridge écrivent le règlement du jeu de football. À la fin du XIXe ce nouveau sport débarque au Havre et à Paris. Si l’Olympique de Marseille est créé en 1899 par le lorrain René Dufaure de Montmirail, il faudra attendre 1970 pour voir la naissance du Paris Saint-Germain, résultat de la fusion de deux clubs, l’un situé à Paris et l’autre à Saint-Germain-en-Laye.
Saint-Germain-en-Laye est la seule ville en France qui porte dans ses armoiries un berceau en souvenir de la naissance de son chef de l’État, le roi Louis XIV, un élément héraldique qu’on ne retrouve nulle part ailleurs : ni à Lille (De Gaulle), ni à Ajaccio (Napoléon), ni à Jarnac (Mitterrand) ni à Rouen (Hollande). Malheureusement en 2013 les qataris ont fait disparaître du logo du PSG le berceau du Roi-Soleil le remplaçant par une simple fleur de lys et ont rétréci à une taille lilliputienne le nom de Saint-Germain. En 2015, le PSG souhaite quitter son centre d’entrainement historique du Camp des Loges, un ancien terrain militaire créé sous Napoléon III en forêt de Saint-Germain-en-Laye. Il est alors envisagé d’acheter le domaine vacant de l’École nationale supérieure agronomique, créée en 1826 par Charles X sous le nom d’Institution royale agronomique de Grignon. Mais les amis de la nature et du patrimoine veillent et refusent l’artificialisation de 300 hectares de terres historiques et agricoles. Médiatisé, le projet est abandonné et le PSG s’en alla sur des terrains vagues à Poissy.
De son « héritage royal », le PSG conserve encore son Parc des Princes, son stade emblématique qui doit son nom à cette ancienne zone forestière du Bois de Boulogne fréquentée par la famille royale. Mais face au refus de la Ville de Paris de vendre son patrimoine inaliénable, le Qatar envisagerait de construire un nouveau stade, un Qatar Stadium. Il ne restera plus alors que l’Olympique de Marseille comme grand club assumant son héritage historique sous la protection de la « Bonne Mère ».
Joyeuse Pentecôte, que cette journée soit lumineuse,