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Sous Louis XIII, en 1641, Saint-Hubert explique dans « La Manière de composer et de faire réussir les ballets » que la danse tient un rôle fondamental dans l’éducation corporelle. Avec l’escrime et l’équitation : « la danse est l’un des trois exercices principaux de la Noblesse (…). Chacun sait qu’il est nécessaire pour polir un jeune gentilhomme qu’il apprenne à monter à cheval, à tirer des armes et à danser. Le premier augmente quelque chose à l’adresse, le second au courage, et l’autre à la grâce et à la disposition, et ces exercices servant en leurs temps on peut les dire égaux »
La grandeur du royaume de France se mesure à son économie florissante, à ses victoires militaires, à sa chrétienté mais aussi à son rayonnement culturel. Le roi est le protecteur des arts. Les fêtes, les bals sont des divertissements pour enchanter la cour et émerveiller l’Europe. Louis XIV a compris l’importance des divertissements pour bien gouverner et sera à l’origine de la fondation de l’Académie royale de musique (l’Opéra de Paris) et de l’Académie royale de danse (1662) :
« Louis par la grâce de Dieu, Roy de France et de Navarre,
Bien que l’Art de la Danse ait toujours été reconnu l’un des plus honnêtes & plus nécessaires à former le corps et lui donner les premières et plus naturelles dispositions à toute sorte d’exercices, et entre autres à ceux des armes ; et par conséquent l’un des plus avantageux et plus utiles à notre Noblesse, non seulement en temps de guerre dans nos armées, mais même en temps de paix dans le divertissement de nos Ballets: Néanmoins il s’est pendant la confusion des dernières guerres, introduit dans ledit Art un si grand nombre d’abus capables de les porter à leur ruine irréparable, que des ignorants ont tâché de la défigurer. Nous avons jugé à propos d’établir en notre bonne ville de Paris, une Académie Royale de Danse, à l’exemple de celles de Peinture & Sculpture, composée de treize des Anciens et plus expérimentés au fait dudit Art et dont l’adresse et la capacité nous est connue.
Dans les Mémoires pour l’instruction du Dauphin le Roi-Soleil affirme : « Cette société de plaisirs, qui donne aux personnes de la Cour une honnête familiarité avec nous, les touche et les charme plus qu’on ne peut dire. Les peuples, d’un autre côté, se plaisent au spectacle où, au fond, on a toujours pour but de leur plaire ; et tous nos sujets, en général, sont ravis de voir que nous aimons ce qu’ils aiment, ou à quoi ils réussissent le mieux. Par là nous tenons leur esprit et leur cœur, quelquefois plus fortement peut-être, que par les récompenses et les bienfaits ; et à l’égard des étrangers, dans un État qu’ils voient d’ailleurs florissant et bien réglé, ce qui se consume en ces dépenses qui peuvent passer pour superflues, fait sur eux une impression très avantageuse de magnificence, de puissance, de richesse et de grandeur. »
C’est pourquoi aux Lys de France nous continuons à perpétuer et à faire vivre cet héritage en proposant des conférences, des sorties culturelles pour cultiver l’esprit et des bals pour la grâce et la beauté. Ces activités indissociables participent à la Cité vivante dans ce qu’on appelle l’art de vivre à la française.
Nicolas Chotard,
Président des Lys de France |