L'art de vivre à la Française

Le Baptême de Clovis (toile, vers 1500)

du Maître de Saint Gilles

     Ressuscité, le Christ Sauveur envoie ses apôtres en mission d’évangélisation « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné.» Une mission périlleuse à cause des persécutions, ses disciples Marie-Madeleine, sa sœur Marthe et son frère Lazare et leurs compagnons préfèrent quitter la Terre Sainte et embarquent sur un bateau de fortune, traversent la Méditerranée en se remettant à la grâce de Dieu et arrivent en Gaule aux Saintes-Marie-de-la-Mer. Lazare, ressuscité par le Christ, devient le premier évêque de Marseille. Le culte à la Sainte-Vierge s’impose rapidement chassant les divinités païennes des sommets des sept collines de Marseille, la « Bonne Mère » entre ainsi pour toujours dans le cœur et la vie des marseillais.

Mais la première nation a être évangélisée, c’est-à-dire à accéder à la civilisation sera en 314 le royaume d’Arménie grâce à la conversion de Tiridate IV. Samedi prochain nous aurons l'honneur de visiter leur cathédrale de Paris. Dimanche dernier à Reims, à l’occasion de la fête de Saint Rémi, Mgr Bruno Feillet, évêque de Séez, a rappelé dans son homélie celle de Clovis en 496 : « Saint Remi est bien sûr connu pour avoir baptisé Clovis, le roi des Francs. En relisant quelques pages sur le sujet, je me suis demandé s’il n’y avait pas pour nous aujourd’hui quelque enseignement à recevoir. Les familiers de cette histoire savent que c’est à la demande de son épouse, Clothilde, que son premier fils, Ingomer, fut baptisé. De manière plus étonnante encore, la reine obtint de Clovis qu’il fasse baptiser son second fils, Clodomir, alors que – et je cite Patrick Demouy – « la mort de l’aîné a pu être interprétée par Clovis comme une vengeance de ses dieux ». Comment Clovis a-t-il pu accepter ce second baptême pour son deuxième fils ? Comment, dans ce contexte douloureux et de paganisme a-t-il lui-même consenti à se faire baptiser ? Cette question mérite d’être regardée de près. L’histoire nous apprendra qu’en 562, Nizier, alors évêque de Trêves, estimait que si Clovis a pu adhérer la foi catholique, c’est que « cet homme astucieux ne voulut point acquiescer avant qu’il n’eût fini par comprendre que ces choses-là étaient vraies ». … /…

Concrètement si Clovis a fini par adhérer à la foi chrétienne, c’est peut-être, pour reprendre le chemin de l’histoire, en raison des prodiges accomplis par la foi des pèlerins à St Martin de Tours ou encore à cause de sa victoire à la bataille de Tolbiac attribuée au Dieu de Clothilde. Si l’un et l’autre ont pu être interprétés comme des signes convaincants, ils n’en étaient pas moins des signes de l’ordre de la puissance. Cette puissance reste, aujourd’hui encore, le premier accès au mystère de Dieu. … /… Il me semble que tout au long de son cheminement, Clovis a aussi expérimenté la douceur, l’humilité et sans doute la patience de sainte Clothilde, son épouse, et de l’évêque saint Remi. Là se trouve sans doute le terreau de sa conversion. »

Plus tard en 988 Vladimir le Grand par sa conversion fera lui aussi entrer la Rus’ de Kiev dans la Chrétienté. Ainsi, selon le vœu du Christ-Roi ces nations ont été évangélisées grâce à la conversion de leur souverain. En souvenir du baptême de Clovis, les rois de France seront désignés comme « les fils ainés de l’Eglise ». Ce n’est qu’au XIXe siècle qu’on substituera le roi par « la France, fille aînée de l’Eglise

Nicolas Chotard,

Président des Lys de France.

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