L'art de vivre à la Française

"Un prêtre qui meurt, c'est le Christ qui meurt à nouveau"
Saint Curé d'Ars
 
L' Abbé Cyril Gordien a rejoint la Maison du Père, curé de l'église Saint-Dominique (Paris 14e), ancien aumônier du lycée Gerson, vicaire à Notre-Dame de l'Assomption et à Sainte Jeanne de Chantal (Paris XVIè), il avait été aumônier général des Scouts d'Europe.
 
Les obsèques de l’abbé Cyril Gordien seront célébrées par Mgr Laurent Ulrich lundi 20 mars 2023 à 10 h 30 en l’église Saint-Pierre de Montrouge, Paris XIVe.
Une veillée de prière se déroulera dans sa paroisse saint Dominique vendredi 17 mars 2023 de 20 h à 22 h.
Les personnes qui le désirent pourront se recueillir auprès de lui du vendredi 17 mars à 15 h au lundi 20 mars à 8 h.
Son cercueil sera déposé dans le chœur de l’église saint Dominique qui restera ouverte de manière continue. Des paroissiens se relaieront pour le veiller.
       Pour Mgr Laurent Ulrich « Cyril a affronté sa maladie avec beaucoup de courage, le regard toujours porté sur le Seigneur Ressuscité ; son combat physique a toujours été un combat spirituel admirable, il est aujourd’hui retourné dans la Maison du Père : c’est pour lui la fin d’un chemin de croix, vécu pour l’Église et en Église, qui nous rapproche de la Pâque du Seigneur Jésus, vers laquelle nous marchons. » L'abbé Gordien était connu pour sa bonté et son rayonnement. Son apostolat aura été celui d'un « grand homme qui aura marqué tous ceux qui l’ont approché » et d'un « prêtre très saint » (père Guy-Emmanuel Cariot)
 
       Comme tous les français, l'incendie de Notre-Dame l'avait bouleversé mais il voulait y voir un message d'espoir, le 16 avril 2019 il écrivait cet article : « La cathédrale brûle, Notre Dame est en feu !». Les messages fusent de partout, les téléphones crépitent, les photos apocalyptiques inondent les réseaux sociaux, et la majestueuse flèche qui pointait vers le Ciel s’effondre sous les yeux ahuris, terrassée par les flammes. Nous avons assisté, impuissants, à cet épouvantable drame. Que ces minutes me semblent interminables, voire insoutenables, alors que le feu poursuit son œuvre de destruction! Que va-t-il rester de la cathédrale ? Disparaitra-t-elle à jamais, sous un déluge de feu dévorant la dentelle de pierre et de verre multiséculaire ? À vue humaine, c’est un désastre. La charpente est détruite, ravagée par les flammes. Une partie de la voûte de pierre s’est écroulée. Malgré tout, après une nuit sans sommeil, j’éprouve une grande joie de voir encore, au lever du soleil, les deux tours dressées vers le Ciel ! Et surtout, au milieu des décombres encore fumants, quelle émotion de voir la Croix glorieuse du Christ debout, au fond de la nef, ainsi que la célèbre statue de la sainte Vierge, Notre Dame du pilier. Comment ne pas songer à la devise des moines Chartreux: « Stat crux dum volvitur orbis », la Croix demeure tandis que le monde tourne ? La Croix demeure, tandis que les pierres se fendent. La Croix demeure, dressée sur le monde, plantée sur notre terre depuis deux-mille ans. Il aura fallu ces flammes pour qu’un élan soudain renforce l’unité d’un peuple autour de ses racines chrétiennes.
 
       Je songe à tout ce que la cathédrale a traversé, au cours des siècles, à tous ces drames et ces guerres, dont elle fut le témoin. J’imagine aussi combien de grâces ont touché les âmes au-dedans de ses murs ! Je me souviens, comme tous les prêtres, de ce jour béni où j’étais allongé sur les dalles froides du chœur pour recevoir le sacrement de l’Ordre, nos prières montant vers le Ciel, bercées au rythme du bourdon de Notre Dame. L’émotion serre les cœurs, dans une douleur unanime. Elle étreint le monde entier, croyants ou non, car c’est un joyau de notre patrimoine qui s’écroule, un pan de l’histoire de France qui s’envole. L’émotion s’exprime dans des paroles qui tentent d’apporter quelque réconfort. Elle jaillit dans des larmes qui traduisent son intensité. Elle est portée par la prière ardente des fidèles. À l’appel de l’archevêque de Paris, Monseigneur Michel Aupetit, les cloches des églises ont sonné au cœur de la nuit. Et les catholiques se sont pressés pour prier ensemble. C’est ainsi qu’une mère de famille accourt, avec ses quatre enfants ; je m’agenouille avec eux, pour faire monter vers notre Mère du Ciel cette si belle prière de saint Bernard: « souvenez-vous, Ô très miséricordieuse Vierge Marie…».
 
       Oui, la sainte Vierge se souvient de la foi du peuple français, la fille aînée de l’Église. Que reste-t-il aujourd’hui de cette foi qui a façonné l’âme de la France? Que reste-t-il de la foi qui fit s’élever la dame de pierres en l’honneur de la Dame du Ciel ? Non loin de la cathédrale, en 1980, le saint Pape Jean-Paul II s’était écrié: « France, fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême? ». Le spectacle désolant d’une cathédrale en ruines n’est-il pas le reflet d’une foi qui s’éteint dans les âmes ? N’est-il pas l’image qui traduit les effets d’un courant dominant visant à chasser Dieu de l’horizon des hommes ? Pourtant, la sainte Vierge se souvient. Et elle entend aujourd’hui le cri de ses enfants qui se rassemblent et qui prient au rythme des Ave Maria. De nombreux jeunes sont venus prier et chanter, près de la fontaine saint Michel, portant l’espérance d’une nation. Les chrétiens s’apprêtent à vivre la semaine sainte, en célébrant la mort et la résurrection du Christ. Sa croix demeure, comme un repère solide au milieu des vacillements des pierres et du monde. La foi n’est pas totalement morte, dans cette terre de France. Un immense élan de solidarité se lève pour reconstruire la cathédrale. Qu’il soit aussi le signe d’une nouvelle ardeur de la foi capable de soulever les âmes vers Celui qui est « le Chemin, la Vérité et la Vie ».

Nicolas Chotard,

Président des Lys de France.

Le 21 février 2021, l'abbé Cyril Gordien était l'invité de l'émission "En quête d'esprit" qui avait pour thème "l'éducation chrétienne, une urgence". Il y rappelait sa ligne, celle de la règle de St Benoît "écoute et tu parviendras" précisant "en entrant dans l'écoute, je grandis, j'apprends, c'est ainsi que je deviendrai un être adulte". L'historien Jean-François Chemain avait souligné que c'était Louis XIV qui en 1685 avait imposé la création d'une école par paroisse. L'abbé Cyril Gordien, conscient que dans les écoles catholiques seuls 3 ou 4 élèves sur 40 allaient à la messe, militait pour que ce "terreau" scolaire soit propice à une évangélisation afin d'armer intellectuellement et spirituellement les jeunes pour qu'ils aient les moyens de vivre dans ce monde déchristianisé.

https://www.dailymotion.com/video/x7zg64g?fbclid=IwAR31MN4VAB5aba-ta-8Z09IJ_pmFEPzkbJ17BPG_2dlts3YMgEfF-EbNJ2Y

Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial