L'art de vivre à la Française

On l'a peut-être oublié mais la vieille Europe traditionnelle est morte dans les tranchées de la Grande Guerre, comme on a oublié la Russie impériale, notre allié dont la foi orthodoxe est consubstantielle à son identité : le jour de la Pâques orthodoxe, bénédiction de la 1re Brigade de l'Armée impériale avant son départ pour le camp de Mailly et le front de Champagne.

     Au Ier siècle, le poète Juvénal déplorait la décrépitude de l'Empire romain « Ces Romains si jaloux, si fiers (…) qui jadis commandaient aux rois et aux nations (…) et régnaient du Capitole aux deux bouts de la terre, esclaves maintenant de plaisirs corrupteurs, que leur faut-il ? Du pain et les jeux du cirque. » il semblerait qu'aujourd'hui rien n’a changé, le sport est devenu la référence suprême de l’épanouissement humain, les Dieux du stade ont remplacé Dieu. Dans notre société hédoniste on en vient même à demander à la Russie d’observer une trêve militaire pendant les Jeux Olympiques alors que sous la civilisation chrétienne, la papauté, en juge de paix, imposait aux peuples en guerre la Trêve de Dieu pour que la paix soit respectée pendant les grandes fêtes chrétiennes en particulier à Noël et à Pâques.

Actuellement, une exposition sur le Corps expéditionnaire russe (1916-1922) se tient au Centre Spirituel et Culturel Orthodoxe Russe à Paris, l’histoire aussi de la fin de la Russie impériale et de la naissance d'une tyrannie portée par les idéaux de la Révolution française. En 1891, une alliance militaire avait été élaborée entre la Russie d’Alexandre III et la France, avec l’engagement de se porter une aide mutuelle en cas d’agression d’une puissance belligérante. C’est ainsi qu’en 1914 la Russie lançait une offensive en Prusse Orientale et qu’en 1915, à la demande de la France, Nicolas II envoyait, en renfort, 40 000 soldats russes : « …La Russie impériale s’imposait par son tact, sa politesse, sa délicatesse, sa distinction, toutes choses qu’elle a perdues depuis, avec le retour forcené du bolchévisme à la barbarie ; elle aimait profondément la France, et Nicolas II fut pour nous un allié dévoué, loyal et fidèle, un grand ami qu’il serait misérable aujourd’hui de méconnaître, d’oublier, de calomnier. » (propos du Lieutenant-colonel Henry Mélot).

Mais la Révolution russe de février 1917 allait être le coup de grâce de l'alliance. L’Allemagne, pour mieux déstabiliser son ennemi, favorisait le retour de Lénine ignorant qu'en apportant son soutien à la Révolution bolchévique elle courait aussi à sa perte. La peste Rouge ravagea l'Allemagne fomentant la Révolution de Novembre 1918 qui la précipita dans la défaite et dans l'abîme. Churchill dira « Ils tournèrent contre la Russie la plus affreuse de toutes les armes. Ils firent transporter Lénine, de Suisse en Russie, comme un bacille de la peste, dans un wagon plombé. » À la frontière finno-suédoise, un agent britannique avait stoppé le convoi, mais le diable veillait. Ne pouvant pas placer légalement Lénine en état d'arrestation, il avait contacté le gouvernement provisoire russe afin de recevoir l'ordre officiel. Mais, ses télégrammes étaient restés lettre morte, c'était la Pâques orthodoxe nous étions un jour chômé, le train pouvait repartir. À son arrivée, Lénine était accueilli par les drapeaux rouges des camarades enthousiastes et au son de « la Marseillaise » considérée comme un hymne révolutionnaire international.

En France, sur le front, les soldats russes se divisaient, les uns continuaient le combat au sein d’une Légion d’honneur russe incorporée à la 1re division marocaine, les autres se mutinaient, le tsar n’étant plus, soldat de l’Empire ils ne l’étaient plus, non plus, ce n’était plus leur guerre et voulaient revoir la mère patrie. Les révolutionnaires condamnaient le "régime despotique" et défilaient avec des drapeaux "Vive la Révolution", "Vive la Liberté" et "Liberté, Égalité, Fraternité". À l'été 1918, pour  « étrangler à la naissance l'État bolchevique » selon l'expression de Churchill, les Alliés intervenaient militairement au côté des Russes blancs. Mais en 1919, face à l'impopularité de cette guerre soutenue par des campagnes de presse "les plaines glacées de l'Europe de l'Est ne valent pas les os d'un  seul grenadier" on abandonnait la Sainte Russie à la Révolution bolchévique, fille de la Révolution française et la prophétie de Notre-Dame de Fatima de 1917 se réalisa : la Russie "répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Eglise. Les bons seront martyrisés."

Que le Christ ressuscité nous donne la force d'espérer,

Nicolas Chotard,

Président des Lys de France.

La Russie impériale, placée sous la protection de Saint Georges, arborait sur son étendard la Sainte Face de Jésus Christ.

Un soldat de la Légion d'honneur russe tombé au champ d’honneur était « mort pour la France » (cimetière de Laval, ancienne base russe).

https://www.paris.fr/evenements/1916-1918-des-heros-oublies-54591

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