L'art de vivre à la Française

17 janvier 1871 : Apparition de la Saint Vierge à Pontmain en Mayenne

Commentant les Boucles de la Mayenne, Daniel Mangeas, l’ancien speaker du Tour de France, voyant les images vues du ciel du rocher de la Vierge surplombant la petite cité de caractère de Chailland, s’exclama : « ce matin en venant de Saint-Martin-de-Landelles je suis passé par Pontmain où la Sainte Vierge est apparue le 17 janvier 1871 aux enfants Barbedette ». Une réflexion surprenante de la part d'un commentateur sportif mais qui ne l'est pas lorsque celui-ci est enraciné dans son terroir avec son sport traditionnel et son histoire local, une sorte de Culture du Patrimoine Vivant.

L’été dernier, l’ancien maire de son village voisin de Saint-Brice-de-Landelles a rendu hommage à l'abbé Charles Vincent Barbette, de famille lointaine des petits voyants, natif du village, une rue porte son nom avec la mention « aumônier de l’Armée catholique et royale ». En mars 1793, curé du Grand Luc en Vendée, il s’engage et porte le secours de la religion aux combattants du Sacré-Cœur. Vaincue militairement, la Terreur s’abat, le nouveau régime offre de nouveaux martyrs dont beaucoup sont béatifiés par l’Eglise. Il en sera ainsi aux Lucs-sur-Boulogne où le 28 février 1794, l’abbé Barbedette recensera les noms des 564 victimes dont 111 enfants âgés de moins de 7 ans, un crime contre l’Humanité oublié par certains mais pas par les gardiens de la Mémoire.

Si sous l’ancienne France, le Roi « Lieutenant du Dieu sur Terre » était le protecteur de la chrétienté, sous la France des « idées nouvelles », celle des Lumières, la catholicité après avoir été persécutée, martyrisée est sécularisée à la sphère privée. Le gouvernement anticlérical de l’ancien séminariste Emile Combes sera à l’origine de la loi de 1905 de séparation de l’Eglise « catholique » et de l’Etat (le décret de 1907 relatif au culte musulman en Algérie française ne sera jamais appliqué). La cour administrative d'appel de Bordeaux en ordonnant le déplacement de l’espace public de la statue de la Sainte Vierge de l’Ile-de-Ré n’a fait que mettre en application cette loi et son esprit « La cour relève (...) que la commune n'avait pas l'intention d'exprimer une préférence religieuse en l'y installant en 2020 (...) Toutefois, elle constate également que la figure de la Vierge Marie est un personnage important de la religion chrétienne, en particulier catholique, et que la statue présente par elle-même un caractère religieux »

Quoi qu’il en soit le 17 janvier 1871, la Sainte Vierge n’a pas eu besoin d’un ausweis ou d’une attestation de circulation dérogatoire pour apparaitre dans le ciel étoilé mayennais et apporter son message d’espérance « Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher ». Dans ce monde "inclusif" et dépourvu de toute référence divine il est convenu d'utiliser le conditionnel "selon l'Eglise, la Sainte Vierge serait apparue" mais historiquement de manière incontestable on sait que le lendemain, la guerre s’acheva aux portes de Laval où les prussiens battirent en retraite et que dans la Galerie des Glaces à Versailles, l’Empire allemand fut proclamé et la paix bientôt retrouvée.     

Nicolas Chotard,

Président des Lys de France.

Trésorier de la Chouannerie du Maine.

La messe solennelle du 17 janvier à la basilique de Pontmain sera célébrée par S. Exc. Mgr Dominique-Marie David, nommé Archevêque de Monaco le mardi 21 janvier 2020 par Sa Sainteté le Pape François. Originaire de Beaupréau (Maine-et-Loire), il exerce aussi la fonction de Grand Aumônier du Palais de S.A.S. le Prince Souverain. À Monaco, le catholicisme est reconnu constitutionnellement comme religion d'État.

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