L'art de vivre à la Française

Deux sélections du Festival de Cannes, l'histoire travestie servant aussi de marchepied à la promotion de nouvelles moeurs.

     Cette année, le film Jeanne du Barry a contribué à faire l'actualité du Festival de Cannes. Cannes et ses starlettes, ses palaces, ses soirées Jet Set, ses people d'Harrison Ford à...Bernard Thibault, le secrétaire général de la Confédération Générale du Travail (CGT), qui en 2007 s’était mis en smoking pour la montée des marches rouges. Officiellement à l’invitation des organisateurs, officieusement de plein droit, la CGT co-fondatrice du festival en 1946 siège au sein du Conseil d’Administration. Ainsi, à Cannes ni "dérapages" ni revendications lors de la remise des prix, et une sélection de films, si possible, conforme aux valeurs progressives ou "révolutionnaires" de son membre co-fondateur.

Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, Maïwenn la réalisatrice de Jeanne du Barry assume ne pas coller totalement à la vérité historique « Les puristes me critiqueront peut-être, je m’y prépare, mais j’assume complètement l’angle que j’ai choisi. Un bon film est avant tout une œuvre qui respecte l’obsession de son réalisateur et qui ose ajouter du lyrisme, de la poésie et même de l’humour. » Une relecture dans la veine du Marie-Antoinette de Sofia Coppola ? « Notre seul point commun est d’avoir voulu prendre des libertés, mais ma mise en scène n’est ni pop ni rock. J’ai voulu faire un conte sur une loseuse magnifique qui court à sa perte. » et d’ajouter « Jeanne Du Barry se focalisera essentiellement sur sa relation avec Louis XV». Il n’est donc pas question de s’étendre sur sa fin de vie abrégée par sa rencontre avec « la veuve » le 9 décembre 1793 sur la place de la Révolution (aujourd’hui, place de la Concorde).

Actuellement au cinéma on peut aussi voir une nouvelle version des « Trois Mousquetaires » actualisée aux nouvelles moeurs. Ainsi, Portos est présenté en bisexuel et Aramis devient un profanateur de crucifix utilisé comme arme. Le cinéma est un vecteur de communication redoutable de perversion et de manipulation de masse. Lénine disait : « le cinéma est de tous les arts le plus important », les soviétiques ont été les premiers à l’utiliser comme moyen de propagande. Paradoxalement, quand le Mur de Berlin est tombé l'année du Bicentenaire de la Révolution française en 1989 le cinéma de propagande est passé à l’Ouest.

Récemment la télévision a rediffusé « La Folie des Grandeurs », point d’idéologie propagée, le spectateur est conscient que c’est un film comique romancé loin de l’authentique histoire de Charles II, dernier roi d’Espagne de la dynastie des Habsbourg. Toutefois, le film a des vertus éducatives grâce au scénariste Marcel Julian. Monarchiste, il inséra dans le script de Don Salluste les prétentions dynastiques du duc d’Anjou, le petit-fils de Louis XIV succèdera effectivement bien à son grand-oncle maternel. Ce genre de clin d'oeil à l'histoire a aujourd'hui disparu.

En tant qu'association Savante et Mémorielle nous sommes donc un petit rempart défendant la vérité historique avec panache et honnêteté intellectuelle. 

Nicolas Chotard,

Président des Lys de France.

Malgré la présence de stars internationales mais n'ayant pas de distributeurs reconnus par la "grande presse", ces deux grandes fresques historiques n'ont pas eu les honneurs du Festival de Cannes, d'un JT de 20 h ou de la Une d'une revue. En France, l'Amiral (budget : 20 millions de dollars) n'est sorti qu'en DVD et les Cristeros (budget : 12 millions de dollars) a eu une diffusion "confidentielle" se soldant au final par un échec commercial. La raison est simple, les synopsis de ces films n'étaient pas dans les normes idéologiques. L'Amiral raconte l'histoire du contre-révolutionnaire Koltchak, un officier des Armées Blanches pendant la guerre civile russe, on y découvre aussi le troublant général Janin (Richard Bohringer), chef de la mission militaire française en Russie (une page de l'histoire militaire française méconnue). Le film les Cristeros relate l'histoire de la persécution des catholiques au Mexique et des lois anticatholiques (1926-1929)...impensable dans l'imaginaire que les catholiques puissent être des victimes et les prêtres des martyrs.   

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