L'art de vivre à la Française

Edito du 17 mai 2022

Saint Charles de Foucauld

né le 15 septembre 1858 à Strasbourg

assassiné le 1er décembre 1916 à Tamanrasset (Algérie française)

        Déjà béatifié comme son arrière-grand-oncle l’abbé Armand de Foucauld de Pontbriand, assassiné aux Carmes lors des Massacres de Septembre 1792, Charles de Foucauld vient d’être canonisé à Rome par le Pape François, un miracle en Anjou lui ayant été attribué. Lors de travaux de restauration de la chapelle du lycée catholique Saint-Louis, le charpentier après avoir fait une chute de 15 mètres, s’était relevé sans la moindre contusion. On était le jour du centenaire de la mort de Charles de Foucauld et l’accident avait eu lieu sur la paroisse de Saumur Charles-de-Foucauld.

       Ordonné prêtre, le Père de Foucauld s’installe en 1901 comme ermite à Béni Abbès en Algérie, un territoire non rattaché aux départements français d’Algérie mais soumis à l’administration militaire. Il y construit une « Khaoua » (fraternité), composée d’une chambre d’hôte, d’une chapelle, et de trois hectares de potager. Croyant l’esclavage aboli depuis 1848, il découvre une toute autre réalité. Charles écrit alors au Père Abbé de Notre-Dame des Neiges : “Sous la protection et avec l’approbation du gouvernement français, l’esclavage fleurit ici comme au premier siècle de l’ère chrétienne; c’est horrible ! Que dois-je faire devant cette horreur ? Conseillez-moi !” Ses premières initiatives seront alors de racheter les esclaves, comme l’avait fait au XVIIè siècle par acte notarié le sieur de Trubert, commissaire général de la Marine sous Louis XIV avec le rachat au dey d’Alger d’esclaves français victimes de rapts lors de la traite arabo-musulmane.

       Dans sa correspondance on peut lire : “Qu’un esclave se sauve, on permet au maître de se lancer à sa poursuite et de le ramener de force. Qu’un esclave se rende au Bureau de l’Administration française en disant qu’il désire jouir de la liberté qu’ont en France, en Algérie, tous les hommes, on le rend à son maître, qui l’emmène de force… L’esclavage ici est particulièrement injuste : très peu d’esclaves sont fils d’esclaves. Presque tous sont des enfants volés (de cinq, dix ou quinze ans), volés soit au Soudan, soit au Touat…Quelques cavaliers partent d’ici, vont au Touat, s’embusquent près d’un village, et quand femmes et enfants sortent pour aller au bois, tombent sur eux, les emmènent et les vendent au retour. Voilà l’origine de la plupart des esclaves de la Saoura…C’est non seulement l’esclavage, c’est le vol des enfants, le rapt de toutes personnes que sanctionne ici l’autorité française…

       Visionnaire il écrit à son ami Fitz-James en souhaitant qu’il parvienne à alerter Albert de Mun, député Légitimiste, initiateur du catholicisme social : “Puisse-t-il réveiller les consciences, si endormies qu’elles semblent mortes ou faussées, de tant de français. Dans 50 ans, l’empire colonial français Nord-Ouest africain, peuplé de 60 millions d’habitants sera en plein progrès matériel, sillonné de chemins de fer, peuplé d’habitants rompus au maniement e nos armes et habitués à notre discipline, dont l’élite aura reçu l’instruction dans nos écoles. Si nous n’avons pas su nous attacher ces peuples, ils nous chasseront. Non seulement nous perdons tout notre empire africain, mais il deviendra à quelques heures de mer de nous, sur l’autre rive de la Méditerranée, un voisin hostile, redoutable et barbare“.

         Le saint prêtre est assassiné dans des circonstances troubles, 80 ans plus tard, le 21 mai 1996, les sept moines trappistes de Tibhirine versent à leur tour le sang des martyrs sur cette terre qui avait vu naître saint Augustin au IVe siècle.

 

                                   Outre Charles de Foucauld, le Pape François a aussi canonisé la bienheureuse Marie Rivier (1768-1838)

       Sous la Révolution française, alors que la Constituante a fermé les couvents et les monastères et que la loi du 6 avril 1792 a supprimé les Congrégations, Marie Rivier transgresse cette loi républicaine dépourvue de toute légitimité et fonde clandestinement la sienne avec 4 Soeurs. En 1801, sous un ciel plus clément de paix religieuse, la Congrégation des Sœurs de la Présentation de Marie reçoit l’approbation de l’évêque de Vienne. Mais il faudra attendre la Restauration monarchique et une ordonnance royale de Charles X en 1830 pour qu’elle soit autorisée juridiquement à exercer ses activités dédiées à l’éducation chrétienne de la jeunesse, de la protection des femmes et de l’enfance (le premier orphelinat ouvrira le 21 novembre 1814).

Nicolas Chotard,

Président des Lys de France.

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