Après deux ans d'interruption pour raison "covidique" le Bal de la Saint-Nicolas sera de nouveau organisé au profit de Terre Fraternité et de l'association Malte-Liban en présence de sa fondatrice Son Altesse Royale Françoise de Bourbon Lobkowicz, 94 ans et du Marquis d'Argenson, son président d'honneur. En soutenant Malte Liban nous manifestons aussi notre fidélité aux liens tutélaires avec le Pays du Cèdre.
Depuis Saint Louis, la France est souvent considérée comme la "tendre mère" du Liban. Suite à la reprise du royaume de Jérusalem par les pillards kwârizmiens Saint Louis partit en Croisade. Il fit escale à Chypre où il rencontra des chrétiens maronites en exil. L'accueil fut chaleureux, convaincu qu'ils pourraient devenir l'avant-garde de la reconquête, Saint Louis s'en proclama le protecteur et donna une charte aux maronites : "Nous sommes persuadés que cette nation est une partie de la nation française; car son amitié pour les Français ressemble à l'amitié que les Français se portent entre eux. (…) Pour nous et nos successeurs sur le trône de France, nous promettons de vous donner, à vous et à tout votre peuple, notre protection spéciale, comme nous la donnons aux Français eux-mêmes."Ainsi, pour la première fois, des garanties furent accordées à des populations étrangères. Dès lors les rois de France deviendront les protecteurs des catholiques de par le monde, une prérogative qui perdurera sous la République et ce, malgré parfois une politique anti-cléricale en France comme le rappela la princesse "Surprise inattendue, nous entendions Gambetta (dont le gouvernement ne se pliait guère aux exigences chrétiennes) répondre aux reproches qui lui sont faits sur notre politique au Moyen-Orient - conscient du prestige qui doit rester nôtre - affirmer à ses détracteurs stupéfaits : "l'anticléricalisme n'est pas un produit d'exportation."
Un autre événement marquera à jamais l'amitié franco-libanaise. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l'Empire Ottoman fut démantelé, le Mont Liban se retrouva dans la zone sous administration directe française, sous le commandement du général Gouraud. Comme l'écrira la Princesse Françoise de Bourbon Lobkowicz: "Le 1er septembre 1920, du perron de la Résidence des Pins, entouré par le Patriarche et le Grand Mufti, le Général proclamera solennellement la création du "Grand Liban". Se tournant vers le Patriarche, il confirmera, en termes combien évocateurs : "Ma mission n'a commencé qu'à partir du moment où votre Béatitude m'a donné sa bénédiction" Il sera suivi, à ce poste, par un autre général aussi prestigieux, le général Weygand, catholique pratiquant lui aussi."
Mais, en 1978, un tapis de bombes syriennes s'abat quotidiennement sur le Liban. À Rome un polonais combatif est élu pape, l'une de ses premières mesures sera de mandater le Prince et la Princesse de Bourbon Lobkowicz d'oeuvrer humanitairement au Liban. Aujourd'hui, avec ses 1,6 millions de chrétiens le Liban demeure la dernière citadelle d'Orient qui ne vit pas sous la loi musulmane. Si les armes se sont tues, le Liban est tombé dans la misère, les trois quarts des libanais "vivent" sous le seuil de pauvreté, une nouvelle "guerre" sans nom dans l'indifférence de l'Occident.
Nicolas Chotard,
Président des Lys de France.
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