L'art de vivre à la Française

Lors de son toast Charles III a évoqué avec humour l'anecdote historique « Je crois que c’est un roi français qui a dit un jour qu’il préférerait être bûcheron plutôt que roi d’Angleterre, chargé de résoudre la complexité de notre pays. En tant que forestier passionné, je suis heureux d’annoncer qu’il est possible de combiner les deux. » Il s'agissait de Charles X, dernier roi de France, qui, au moment de la Restauration, avait dit : “J’aimerais mieux scier du bois que de régner à la façon du Roi d’Angleterre” défendant sa conception traditionnelle de la monarchie.

https://youtu.be/SirVlbgnjUk

     En l'an de grâce 2023 avec le couronnement du roi Charles III et de Sa Majesté la Reine les 14 millions de téléspectateurs français ont redécouvert les merveilles de la tradition monarchique. Tous les grands de ce monde se sont alors retrouvés à l'abbaye de Westminster pour assister chrétiennement à cette cérémonie religieuse, le couronnement n'étant pas constitutif de la royauté. Le prince de Galles est devenu Charles III lorsque la reine a rendu son âme à Dieu selon le principe de l'instantanéité de la succession royale et de la célèbre maxime "Le mort saisit le vif".
 

Le fils d’Elizabeth II « duc de Normandie » a ensuite traversé la Manche pour une visite d’Etat en France et un dîner dans la Galerie des Glaces du château de Versailles ponctué d’un toast d’Emmanuel Macron : « Il était difficile de vous recevoir ailleurs qu’ici, dans ce cadre dont le Grand Siècle avait fait un temple des arts, et dont la République fit un temple à l’amitié diplomatique. Les glaces qui ce soir renvoient votre image ont reflété jadis le visage de la reine Victoria, de Georges VI, d’Élisabeth II, et j’aime à penser que, quelque part, elles s’en souviennent un peu. Surtout se reflète aujourd’hui dans cette galerie des Glaces la densité des liens historiques entre nos deux pays, aussi ancestrale, aussi précieuse que ces murs – mais ardemment vivante, de la vie de tous ceux qui l’ont tissée et animée. … / … »

Le Président de la République amiénois a eu la délicatesse diplomatique de ne pas réveiller les blessures de l’histoire franco-britannique et de rappeler le jour où le roi Plantagenêt « débarqua le 6 juin » 1329 dans la cathédrale d’Amiens pour prêter hommage au roi de France. Edouard III n’avait reconnu Philippe VI que comme son vassal pour ses fiefs de Guyenne revendiquant par ailleurs la couronne de France en tant que petit-fils de Philippe le Bel. Il en fit un casus belli marquant officiellement le début de la guerre de Cent Ans.

Avant de quitter le royaume des lys, l'occupant a failli à sa réputation de gentleman en s'emparant d'un joyau de la Couronne de France. Comme le rappelle le Professeur Patrick Demouy dans l’article consacré au sacre du roi de France du beau-livre Reims, la grâce d’une cathédrale : « Dans le contexte de la guerre avec l’Angleterre, le texte insiste sur l’origine divine de la royauté et magnifie la tradition de l’épée. Déposée à Saint-Denis, ce manuscrit de luxe servit au sacre de Charles VI, le 4 novembre 1380, puis fut emporté…par les Anglais en 1424, alors qu’ils occupaient Paris ; il est maintenant à la British Library. »  

Puisse 2024, après 600 ans de « prêt », voir ce précieux livre « Trésor national » de retour en France.

Bonne fête de la Saint-Sylvestre,

Nicolas Chotard,

Président des Lys de France.

Le couronnement de la reine. Ses insignes sont semblables à ceux du roi, en plus petits. L'une des 40 miniatures extraite du livre du Sacre commandé par Charles V en 1365, aujourd'hui toujours "en dépôt" à la British Library de Londres.

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